Don Carlos de Verdi à Bastille
Le metteur en scène polonais Krzysztov Warlikowski met en scène l’avant dernier œuvre de Giuseppe Verdi, Don Carlos d’après Friedrich Von Schiller avec une distribution de rêve dans les décors shakespeariens de sa complice Malgorzata Szczesniak.
PLUS
- Un grande distribution avec le ténor allemand Jonas Kauffmann dans le rôle de l’infant, Ildar Abdrazakov dans celui du puissant mais malheureux roi d’Espagne, un époustouflant Rodrigue (notre Baryton national Ludovic Tézier ) des chanteuses russes (doublures comprises) à tomber comme Sonia Yoncheva ou Elina Garanca (en princesse Eboli), un inquisiteur aux accents pucciniens (Dmitri Belosselsskly) tous dirigés par Philip Jordan qui décidément passe de Mozart à Verdi avec la même fièvre et le même bonheur, toujours applaudi par l’orchestre, toujours chéri des solistes .
- Une mise en scène résolument contemporaine (avec son image sale de documentaire sur l’écran vidéo , ses assemblées figées felliniennes, sa solennité de tragédie antique qui fait ressortir le drame intime des personnages avec beaucoup d’humanité mais aussi une actualité brûlante avec les événements que connaît l’Espagne sécessionniste d’aujourd’hui.
- Des artistes des chœurs au maximum (chanter Verdi enfin) avec des passages à pleurer d’émotion, souffle, rigueur …Verdi appréciait particulièrement les chœurs de l’Opéra de Paris à qui il a dédicacé une partition de Don Carlos lors de la création.
- Des décors métonymiques judicieux (le buste de grand d’Espagne) des costumes évocateurs et pas seulement beaux.
MOINS
- Allez, un deuxième acte qui prend un peu de ventre mais le résultat est si fort qu’il faudrait être bien injuste pour ne pas voir dans ce Don Carlos une réussite digne de l’Opéra de Paris .
EGAL
On pense évidemment aux grandes mises modernes en scène shakespeariennes au théâtre avec des décors vraiment novateurs. Un moucharabieh peut se transformer en salle d’escrime aristocratique, un couvent en prison, une salle en bois en palais français à Fontainebleau.