Le premier était un vrai film de sale gosse, la suite est plutôt un film de petit rigolo à qui on a donné l'autorisation de faire des bêtises. Plus long, plus bourrin, plus débile, plus violent, ce Kingsman Le Cercle D'Or a tout de la suite indigeste. Cela fonctionne pourtant correctement, car si le scénario est toujours aussi peu inspiré, les acteurs excellent et semblent bien s'amuser à jouer avec leur image. Un peu lourd, mais ça fait le job pour qui cherche un honnête divertissement !
Inutile de tourner autour du pot : si vous aviez apprécié le premier Kingsman, vous devriez adhérer à sa suite... et si vous aviez trouvé ça complètement nul, ce n'est pas avec ce nouveau film que vous allez changer d'avis. Car Kingsman Le Cercle D'Or est peu ou prou identique au précédent épisode, déjà mis en scène par Matthew Vaughn (normal, puisqu'il est également l'un des auteurs du comics), mais en plus long, plus bourrin, plus débile, plus violent. Mais pas forcément plus réussi d'ailleurs... Ici, le réalisateur joue à fond la carte de la surenchère, et livre un produit véritablement délirant et régressif au point d'en devenir parfois indigeste et agaçant.
Car si le premier avait des allures de vrai film de sale gosse, et avait su créer un petit engouement en étant majoritairement autant acclamé par la critique et les spectateurs, la suite a plutôt tout du travail déjà attendu d'un petit rigolo à qui l'on aurait donné l'autorisation de faire des bêtises. Ne pouvant réitérer le même effet de surprise que lors de la sortie du précédent, Matthew Vaughn en fait des caisses pour compenser, dans un excès de confiance en son matériau à la fois remarquable mais également un peu casse-gueule. C'est que nous serions, en exagérant un peu bien entendu, presque du même avis que cette critique ayant comparé Kingsman Le Cercle D'Or à une Robert Rodriguezerie. En effet, le film n'est certes pas pourvu d'un scénario inspiré ou un minimum impliquant, mais il accumule tellement les petites scénettes rigolotes et absurdes avec un certain sens du mauvais goût que cela en devient véritablement captivant. Après tout, et c'est Matthew Vaughn qui nous l'a lui-même dit à l'issue de la séance puisque nous avons eu l'occasion de le rencontrer, son film se veut cartoonesque avec une violence graphique à la Tom And Jerry. Une référence qui vous donne le ton de cette suite over the top.
Cela pourra déranger certains spectateurs, cet aspect gore décomplexé parfois à la limite du Grand-Guignol, mais cela permet au réalisateur d'insister sur le côté farce parodique de son film. Ce qui a probablement dû convaincre la pléthore de grands acteurs de s'en donner à cœur joie en jouant la plupart du temps avec leur image. On reprochera toutefois à cette suite ses longueurs (alors que paradoxalement, on ressent les scènes coupées, le montage à l'origine étant bien plus long avec la romance entre les personnages de Mark Strong et Halle Berry) et un manque d'imagination évident (trop de redites, de scènes convenues, et une caractérisation des nouveaux personnages un peu décevante, surtout en ce qui concerne le rôle de Julianne Moore, finalement assez semblable à celui de Samuel Lee Jackson).
On retient quelques excellentes idées (le président des Etats-Unis
notamment) et une mise en scène toujours aussi correcte.
Ca fait le job comme on dit, pour qui cherche un honnête divertissement !