En douce de Marin Ledun 3,5/5 (10-10-2017)
En douce (251 pages) est sorti le 25 août 2016 aux Editions Ombres noires de Flammarion, et le 11 octobre 2017 en version poche chez J’ai Lu (251 pages).
L’histoire (éditeur) :
Sud de la France. Un homme est enfermé dans un hangar isolé. Après l’avoir séduit, sa geôlière, Émilie, lui tire une balle à bout portant. Il peut hurler, elle vit seule dans son chenil, au milieu de nulle part. Elle lui apprend que, cinq ans plus tôt, alors jeune infirmière, elle a été victime d’un chauffard. L’accident lui a coûté une jambe. Le destin s’acharne. La colère d’Émilie devient aussi puissante que sa soif de vengeance. En Douce est un roman dévastateur, où l’injustice se heurte à la force de vie d’une héroïne lumineuse.
Mon avis :
J’ai été assez déstabilisée avec ce roman qui avait tout pour me faire penser à un thriller glauque dans la veine de Giebel (Les morsures de l’ombre) ou du King (Misery).
Effectivement, on se retrouve entrainer dans une affaire de séquestration mais au final il s’agit plus là d’un roman social plutôt qu’un thriller
Simon Diez, est un jeune homme sans histoire qui, un soir de 14 juillet, flashe sur une femme sympathique et assez entreprenante. Conduit dans son mobil-home parqué sur le terrain du chenil où elle travaille, Simon se retrouve alors pris entre les griffe d’une Emilie, assoiffée de vengeance. Accidentée de la route dans années auparavant, Emilie a perdu une jambe. Depuis, cette ancienne infirmière, en rupture sociale n’a eu de cesse de sombrer dans la dépression, humiliée, isolée et complètement perdue.
En douce est un roman dur et noir qui parle avant tout de solitude, de la chute d’une jeune femme en perdition sur fond de descente aux enfers pour un jeune homme honnête et sans histoire. Marin Ledun explore à travers Emilie et Simon notre société et expose dans une atmosphère sombre et anxiogène une douloureuse histoire d’injustice qui au final m’a plus bouleversée que terrorisée.
J’ai beaucoup aimé son écriture. L’auteur ne tombe jamais dans l’exubérance des émotions (pas de pathos, pas de misérabilisme) et choisit de nous donner lentement tous les éléments en alternant le présent (prise d’otage intense et violente) et le passé (d’Emilie avant tout) livré par épisode. La lecture se fait d’une traite. La tension est omniprésente mais notre vision de cette anti-héroïne évolue tout en douceur jusqu’au bout où, malgré tout naturellement, elle finit par toucher.