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Besancenot : 100% Marketing

Publié le 30 juin 2008 par Yannriche @YricheCoffee
Olivier Besancenot, principal opposant à Nicolas Sarkozy, le premier selon un sondage opinionway, vient de lancer son parti 100% à gauche, 100% anti-capitaliste. Mais derrière la bonne bouille du facteur de Neuilly, un seul constat s'impose, le marketing politique a encore de beaux jours devant lui.
Est-il sincère, le candidat LCR de 2007? Il est proche des gens, de leurs préoccupations, c'est certain, il joue à M. Toutlemonde, au faux naif, celui qui ne comprend pas ce qui se passe dans le monde, il joue à la lutte des classes. Mais en aucun cas le mouvement qu'il lance ne peut l'amener à gouverner.
Anticapitaliste, antilibérale, le communiqué de lancement du mouvement explique clairement qu'il n'ont pas de modèle et que l'ensemble des décisions doivent être prises de façon collective pour remplacer la main invisible du marché. C'est donc la main invisible du peuple qui la remplacera, ça promet!
Le nouveau parti, écurie présidentielle de Besancenot, est un instrument efficace pour récolter via la politique des subsides publiques et faire vivre le business LCR. Certes la stratégie n'est pas nouvelle, ce qui est nouveau c'est la rupture avec le PS, qui accepte l'économie de marché, pour tenter de franchir une nouvelle échelle.
Incohérence sans doute, des travailleurs sans entreprise, sans marché, deviennent soit des artisans, donc des patrons, soit des ouvriers d'un système productiviste, une forme non assumée (et pour cause) de communisme voué à l'échec.
L'Europe que critique Besancenot permet aux hommes de circuler librement. Mais Besancenot nous raconte que c'est l'Europe qui a créé la mondialisation contemporaine! C'est étonnant de voir un mouvement antiraciste, et libertaire d'être à ce point anti-libéral, de stigmatiser quelques concepts pour mieux cristalliser l'opinion publique française.
Il est vrai que la fin de règne de Chirac l'a bien aidé, la critique du libéralisme par Chirac est absolument consternante. Sans compter les autres politiques qui n'assument pas leurs idées!
Nier que le capitalisme part à la dérive c'est se condamner d'être à la solde de ce capitalisme, concéder que le capitalisme n'est pas maîtrisé, c'est s'ouvrir le flanc aux attaques des "révolutionnaires". C'est du tout cuit pour le candidat LCR, il suffit de prononcer le mot capital ou libéral pour être pris en faute. L'inquisition n'est pas loin...
Pourtant s'il a un réel succès d'estime, le vote Besancenot incarne le traditionnel vote protestataire, expression d'un mal être, expression qui disparaîtra peut être si le PS retrouve son leadeership.
En attendant Besancenot déroule le tapis de la critique, les messages pour expliquer que ça va mal, pour expliquer que les riches exploitent les pauvres. Concrètement il nous explique droit dans les yeux les causes du mal, comme pour l'Europe par exemple qui selon lui harmonise systématiquement vers le bas. Or cela est légèrement faux. Sur l'exemple qu'il cite, la directive sur le temps de travail, il explique que l'Europe va rallonger le temps de travail à 48 heures hebdomadaires. Cette directive (de 1993) effectivement dit que chaque Etat doit transcrire dans son droit un temps de travail au plus égal à 48 h. Pourquoi? Simplement pour fixer une limite suffisamment large et en même temps laisser à chaque nation ses choix.
Alors voilà pour le petit gars qui a l'air honnête, il est comme les autres politiciens, il tape là où il peut prendre des points, il ment pas omission pour mieux se 'marketer' quitte à en être idiot.
Il a tout d'une grande marque politique.

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LES COMMENTAIRES (1)

Par baptiste
posté le 02 novembre à 17:53
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"Cette directive (de 1993) effectivement dit que chaque Etat doit transcrire dans son droit un temps de travail au plus égal à 48 h. Pourquoi? Simplement pour fixer une limite suffisamment large et en même temps laisser à chaque nation ses choix."¨

Soit vous êtes très naïf, soit fortement utopiste: en fixant le seuil de 48h, cela permet indéniablement de pouvoir rallonger le temps de travail hebdomadaire. Et l'uniformisation européenne est clairement le meilleur prétexte à tirer vers le bas un nombre conséquent d'acquis sociaux: " vu que les pays de l'Est sont au niveau x-1, uniformisons à x, même si en france nous sommes à x+1"

Il ne faut pas ensuite s'étonner du rejet de l'Europe par une bonne moitié de la population française. Et surtout, paradoxe!, par une bonne moitié de la population européenne elle-même.

Bien à vous.

B.Daveau

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