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Charles Bukowski – Comme le moineau

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Charles Bukowski – Comme le moineauPour donner la vie il faut prendre la vie,
et comme notre peine tombe plate et creuse
sur une mer de sangs innombrables
je passe au-dessus des grosses masses convulsées bordées
de créatures pourrissantes aux jambes blanches, aux ventres blancs
mortes longuement et qui se révoltent contre le spectacle environnant.
Chère enfant, je ne t’ai rien fait que le moineau
ne t’ait fait, je suis vieux quand c’est à la mode d’être
jeune, je pleure quand c’est à la mode de rire.
Je t’ai détestée quand cela aurait exigé moins de courage
de t’aimer.

*

As The Sparrow

To give life you must take life,
and as our grief falls flat and hollow
upon the billion-blooded sea
I pass upon serious inward-breaking shoals rimmed
with white-legged, white-bellied rotting creatures
lengthily dead and rioting against surrounding scenes.
Dear child, I only did to you what the sparrow
did to you; I am old when it is fashionable to be
young; I cry when it is fashionable to laugh.
I hated you when it would have taken less courage
to love.

***

Charles Bukowski (1920-1994)The Days Run Away Like Wild Horses Over the Hills (Black Sparrow Books, 1969) – Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines (Éditions du Rocher, 2008) – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Thierry Beauchamp.



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