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comment susciter de nouveaux partenariats, bâtir une stratégie de mécénat…

Publié le 24 octobre 2017 par Aude Mathey @Culturecomblog

Le mécénat, les partenariats… Autant de possibilités d’augmenter l’autofinancement de son projet culturel, de diversifier ses financements, de faire dialoguer monde économique et culturel ?
Oui mais comment faire ? Comment mettre en place sa stratégie ? Nous sommes allés glaner de précieux conseils et témoignages lors du Forum Entreprendre dans la Culture à Nancy le 20 et 21 octobre.

C’est quoi le mécénat ?
Le mécénat se définit comme

“le soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une oeuvre ou à une personne, pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général” (arrêté du 6 janvier 1989 relatif à la terminologie juridique et financière).

  • le bénéficiaire doit être un organisme d’intérêt général : son activité doit être non lucrative et non concurrentielle, la gestion doit être désintéressée.
  • l’oeuvre / l’activité doit être d’intérêt général : c’est cette éligibilité qui permet la mise en oeuvre d’un dispositif de déduction fiscale.
  • les déductions fiscales sont les suivantes :
    – pour les particuliers : 66 % des sommes versées à hauteur de 20 % du revenu imposable
    – pour les entreprises : 60 % des sommes versées à hauteur de 0,5 % du CA hors-taxe

Comment mettre en place sa stratégie de mécénat ?
La première étape constitue en un état des lieux préalable.

  • Evaluation des besoins
    si vous avez un déséquilibre entre charges et produits : nécessite un besoin de financement
    Si vous avez besoin d’accroître vos produits : nécessite un mécénat financier
    Si vous avez besoin de diminuer vos  charges : nécessite du mécénat en nature
    (par exemple don de matériau pour restaurer un monument historique) ou de compétence (par exemple : comptabilité, conseil en communication, étude technique…)
  • Faire un points sur vos atouts, vos faiblesses, les Opportunités ? Les menaces ? (diagnostic AFOM) Par exemple on en suis je avec ma communication ? De quel réseau je dispose ? Ai-je besoin de me former, de former quelqu’un de mon équipe ? Ou est-ce que je dispose dans mon équipe d’une personne formée en marketing ? Qui va avoir le temps pour cela ?

“Il faut des compétences en marketing et surtout en networking”
Eric Fimbel (Compagnie Yokaï)

Le partenariat c’est une rencontre entre 2 personnes. Il s’agit donc de savoir qui vous voulez rencontrer et comment ? Il vaut mieux privilégier une approche quantitative que qualitative. Et choisir chez qui on “va taper à la porte”, ne pas contacter à l’aveugle.
Pour cela vous pouvez vous appuyer sur les relais associatifs, institutionnels (collectivités, chambres consulaires…)
Et surtout pas négliger votre premier (votre réseau) et votre deuxième cercle (les contacts de votre réseau).

“Dès qu’on a un point d’entrée, il faut savoir utiliser son réseau” Eric Fimbel (Compagnie Yokaï)

“Comme nous travaillons dans le quartier du Neuhof (Strasbourg-NDR) nous avons commencé à impliquer les PME-TPE du quartier” Pierre Chaput (Espace Django Reinhardt – Strasbourg)

Deux projets qui se rencontrent…

Un partenariat c’est la rencontre entre un projet artistique / culturel et un projet entrepreneurial ?
Et si un projet artistique/culturel était aussi un projet entrepreneurial ? Dans tous les cas, il est important de :

  • montrer que vous savez ou vous allez : votre politique mécénat doit être intégré dans une stratégie  globale, dans une vision, des objectifs bien précis…
  • Savoir quel message vous allez faire passer et savoir où vous voulez aller et pourquoi :

La personne en face de nous n’a pas la même perception, le même vocabulaire, Et si vous mettiez au diapason ? Si vous enfiliez le costume d’entrepreneur ? Si vous appreniez à vous exposer, à pitcher ?

“Ce qui est important quand on rencontre un mécène potentiel c’est de parler le même langage : plan stratégique, budget, Besoin en Fond de Roulement, Business plan… se mettre dans le costume de l’entrepreneur… Leur faire comprendre que, comme eux, on sait où l’on va…” Eric Fimbel (Compagnie Yokaï)

Posez-vous la question : Quels savoir-faire lié à votre métier culturel peut entrer en résonance avec les enjeux de l’entreprise ?

“Nous pensions apporter des opportunités en terme de communication interne / externe opportunité fiscale… Mais en fait c’est la possibilité pour l’entreprise de démontrer son engagement sociétal, de s’ouvrir à d’autres réseaux, temps de rencontre avec d’autres acteurs qui a convaincu nos mécènes” Pierre Chaput (Espace Django Reinhardt – Strasbourg)

“Nous avons décidé de défendre la vision que la culture est utile au dynamisme des territoires” (Thibaud Roland – Velours Prod – Reims)

Le choix des outils

  • Cercles de mécènes : permet de hiérarchiser les niveaux de soutiens / d’avantages
  • Les fondations :  le plus : il y a 4500 fondations en France / le moins : difficile de se repérer dans cette jungle. Il y a beaucoup d’appelés / peu d’élus…
  • Le parrainage / sponsoring
    Le montant du soutien est relatif à la visibilité apporté. Le retour sur investissement est espéré
  • Le financement participatif : se baser sur la puissance des réseaux sociaux. Cet outil a un intérêt très fort : c’est celui de pouvoir analyser / faire évoluer sa politique de communication

Contractualiser 
Malgré toute la bonne foi qu’il peut y avoir entre les deux parties, un partenariat se contractualise.
Parmi les différentes solutions : la lettre-accord / convention de partenariat est un “basique.
Elle stipule ce à quoi s’engage les deux parties. Elle donne un cadre à l’accord (en cas de litige) assorti d’un devis, si échange financier il y a. On peut préciser omment les 2 parties communiquent sur le partenariat (quand, comment…).Et y ajouter des clauses concernant la propriété intellectuelle.

Chercher des mécènes / des partenaires : quels risques ?
Le fait de trouver de nouvelles sources de financements présente-t-il un risque ?
Le risque de perdre vos subventions ? C’est à relativiser : le fait d’aller chercher des sources de financement supplémentaires est souvent bien perçu.
Le risque de la compromission / Mainmise / censure d’un financeur ?
Il peut être celui du changement de “couleur politique” d’une collectivité, celui d’un fournisseur qui augmente ses prix…

La solution a cela est de diversifier vos sources de financement pour ne pas être dépendant d’un seule.
Pour cela il faut faire évoluer la relation économie / culture. Création et gestion ne sont pas complètement déconnecté. L’économie a besoin de la culture autant que le culturel a besoin du monde économique.

Quelques documents et lectures utiles :
– Le référentiel des partenariats / Le Labo des partenariats
– Le site fondations.org
La charte du mécénat culturel / Ministère de la Culture
– Le site de l’Admical


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