Les « Souvenirs d’été » d’Agrume à la galerie Superposition

Du 11 octobre au 20 novembre 2017, la galerie Superposition invite l'artiste Agrume à nous livrer ses " Souvenirs d'été ". Une exposition en forme de diptyque à voir très vite...

La première fois que j'ai entendu parler d'Agrume c'était en 2014, à l'occasion d'une exposition collective organisée par le Cabinet d'amateur à Paris. Lyon hors les murs avait accueillis cinq artistes lyonnais : Agrume, Big Ben, Cap Phi, Don Mateo et Kesa. Cette expo avait été l'occasion de rencontrer les artistes et j'avais alors réalisé les portraits de 3 d'entre eux. Il me restait donc encore à réaliser celui d'Agrume. Ca devrait être fait dans quelques semaines...

Des souvenirs d'été entre réel et imaginaire

En attendant de le rencontrer, je suis allée découvrir sa dernière exposition à la galerie Superposition. J'ai découvert le travail d'un artiste qui a bien " grandi " depuis 2014. Son dessin s'est affirmé et son regard sur le monde qui l'entoure aussi. Il nous livre une vision onirique de la nature, passant de la réalité à l'imaginaire, du souvenir au rêve, de la couleur au noir et blanc.

Agrume réinvente les thèmes sacrés des traditions picturales japonaises à la manière de l'Ukiyo-e : terme japonais signifiant "monde flottant" lié à l'acte de peindre. Ce mouvement pictural est né à l'époque d'Edo (1603-1868) et s'attache à décrire à la fois l'impermanence des choses et les plaisirs effervescents de la vie terrestre. L'artiste établit une passerelle entre zoomorphisme et anthropomorphisme jusqu'à les y confondre. Il met aussi bien en lumière l'enfance et ses souvenirs, le mensonge et le mystère, l'animal et le végétal que l'éphémère et la beauté de l'instant.

Pour réaliser ses oeuvres, Agrume a délaissé le collage de la rue pour aller vers la linogravure. Comme me l'a expliqué Kim, une des jeunes femmes travaillant à la galerie, pour certaines toiles (celles en couleur en particulier) il a superposé jusqu'à 10 couches, une pour chaque détail de l'image. Il nous offre ainsi une exposition en deux phases : l'une en couleur qui nous raconte les souvenirs de l'enfance, des vacances d'été dans la nature. L'autre, en noir et blanc (un peu comme le " négatif " en photographie), cède la place à l'imaginaire où réalité et rêve se rencontrent pour créer un monde aux formes étranges. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce monde en noir et blanc n'est pas angoissant ou effrayant. Il est au contraire plein de douceur et nus entraîne dans le monde des rêves et de la poésie. Enfin, c'est comme ça que j'ai ressenti les oeuvres. Apparemment certains visiteurs les ont trouvées angoissantes ! A vous d'aller vus faire votre opinion !

Des souvenirs dans et hors les murs

Parce que le street art est par définition un art de rue, Superposition ne se contente pas d'exposer les toiles des artistes dans la galerie. A l'occasion des expositions, elle donne carte blanche aux artistes qu'elle expose pour qu'ils s'expriment sur les murs de la rue Longue. Agrume a donc pu s'exprimer sur son support favori : les murs de la ville ! Il a choisi de " retapisser " la rue en utilisant de grands pans de papiers peints. Il brouille ainsi encore une fois les limites entre intérieur et extérieur, réel et imaginaire, intimité et espace public.

Voici maintenant quelques images pour que vous découvriez le travail d'Agrume pour cette exposition " Souvenirs d'été ". Vous avez jusqu'au 20 novembre 2017 pour aller à la galerie Superposition voir tout ça " in real life ".

Galerie Superposition
11 rue Longue
69001 Lyon
Du lundi au samedi, de 10h à 18h

Pour la conclusion musicale je partage avec vous la musique que j'écoutais en écrivant cet article, profitant de mes deux heures de train pour " monter " à Paris. Je vous conseille l'album complet !