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Amy Hilton : l’art est transmutation

Publié le 07 novembre 2017 par Pantalaskas @chapeau_noir

« Pensées sédimentaires »

Amy Hilton : l’art est transmutation
Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie Fatiha Selam à Paris, Amy Hilton prolonge le questionnement entrepris précédemment avec cette proposition désignée sous le titre de « Pensées sédimentaires ».
Anglaise d’origine, l’artiste a suivi des études littéraires avant de s’installer en France, dans les Alpes à Chamonix où ce contact puissant avec la nature et la montagne va s’imposer dans son itinéraire artistique.
« Le tout et les parties », titre de sa première exposition à la galerie, exprimait déjà cette jonction entre expression littéraire et préoccupation artistique.
Si la matière peut connaître divers états, du solide au gazeux, pourrait-on concevoir que l’art soit un état intermédiaire entre matière et pensée ? Cette hypothèse s’appuie sur les oeuvres présentées aujourd’hui.
La juxtaposition, dans une même pièce, d’un pastel et d’un fragment de marbre manifeste cette relation délibérée de l’artiste entre une matière brute et la production d’une pensée. Lorsqu’elle rassemblait les deux morceaux d’une pierre brisée trouvée sur une plage de l’île de Ré, la cohérence de l’ensemble allait de soi. Ici, dans le cas de cette association inédite, Amy Hilton tente une recherche plus complexe, nous convie à réfléchir avec elle à cet « entre-deux » invisible dont elle s’emploie à révéler le sens.

« Ecologie profonde »

Amy Hilton : l’art est transmutation
L’artiste revendique l’approche d’une « Ecologie profonde » dont il nous reste à cerner les contours. Il s’agirait donc de déceler les liens qui se tissent entre des éléments fragmentés, révéler ce qui unifie l’individu et le monde, l’infime et l’infini, et découvrir ce qui relie les choses qui nous apparaissent tout d’abord sans relation. Et cette tâche, Amy Hilton l’aborde avec ces éléments simples qui lui servent à établir ce dialogue invisible entre les choses. Et dans ce jeu de transmutation des éléments, les mots se bousculent pour désigner tous ces états intermédiaires : fusion, liquéfaction, solidification, sublimation, ce dernier terme se plaçant si admirablement entre physique et psychanalyse. L’art serait-il alors à la croisée de tous ces états fugitifs pour apporter quelques réponses à l’approche quasi philosophique de l’artiste ?
Dans la galerie, elle s’est investie dans une intervention murale qui participe à ce protocole.
Amy Hilton : l’art est transmutation
Dans cet « entre-deux » on discerne l’apport de son approche littéraire qui met des mots sur ce qui, à défaut d’être visible, n’est peut-être pas indicible.
Pour autant les propositions artistiques offertes à notre regard ne se situent pas seulement sur un plan rationnel. L’artiste revendique le rêve et la poésie pour accéder à ce « grand poème cosmique ».


« Songes de pierres »

C’est en prenant en compte cette dimension onirique qu’elle présentait déjà l’an passé au musée de Minéralogie à Paris l’exposition « Songes de pierres » avec des peintures inspirées de différentes pierres et minéraux. Dans ces oeuvres des formes fluides semblent presque se mouvoir, suggérant au regardeur l’existence de constellations symboliques de ce monde minéral relié à l’univers. Ses œuvres presque minimalistes sont alors autant de pierres qui jalonnent ce chemin de découverte laissant aussi la part belle à notre sensibilité personnelle et à notre suggestion.

Amy Hilton
« Pensées sédimentaires »

Du 14 octobre au 25 novembre 2017
Galerie Fatiha Selam
58 rue Chapon
75003 Paris


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