L'effet HDR et tous les autres filtres qui jettent de la poudre aux yeux, ça me fatigue.
Où est le mystère, où est le sens caché des choses ? J'aime regarder très longtemps et très profondément un endroit, en extraire une image, peut-être, me poser des questions, me demander "que vois-je, que ressens-je, que dis-je", proposer une réponse ou un point d'interrogation, ouvrir un livre, un chapitre ou inviter à tourner la page.
A force de trop consommer, on finit par avoir la nausée. La mémoire des apparences est comme un miroir qui se réfléchit dans un autre miroir. Un être peut-il se voir dedans, peut-il avoir confiance dans ses sens, dans sa perception forcément subjective et trompeuse
? Même ce qui me reste de mon enfance ou de ma jeunesse, les souvenirs épars, les images coups de flash, les gens que j'ai connus, la mémoire les remet en perspective, les lustre et les adoucit, les efface aussi.
Je suis un être sans rétroviseur.
