Partager la publication "[Critique] LE RETOUR DE CHUCKY"
Titre original : Cult Of Chucky
[2/5]
Origine : États-Unis
Réalisateur : Don Mancini
Distribution : Fiona Dourif, Brad Dourif, Michael Therriault, Andy Barclay, Jennifer Tilly…
Genre : Horreur/Suite/Saga
Date de sortie : 22 septembre 2017 (VOD)
Le Pitch :
Nica est désormais convaincue que Chucky n’a jamais existé et que c’est bien elle qui a tué toute sa famille. Plusieurs années de thérapie dans un hôpital psychiatrique ont changé la réalité dans son esprit et désormais, pour elle comme pour les docteurs, Chucky, cette création d’un esprit malade, fait partie du passé. Mais bien sûr, Chucky existe bel et bien et il ne va pas tarder à refaire surface dans la vie de Nica et dans celle de toutes celles et ceux qui se mettront en travers de son chemin…
La Critique de Le Retour de Chucky :
Et de 7 pour la poupée de sang ! Chucky qui, si il continue sur sa lancée, va pouvoir égaler les records de Jason, de Freddy et de Michael Myers, ses collègues psycho-killers qui eux aussi enquillent joyeusement les films depuis leur naissance. La différence néanmoins, c’est que Chucky a toujours plus moins été chapeauté par le même type. Don Mancini, c’est son nom, a créé le personnage et si il n’a pas réalisé d’épisode avant le 5 (Le Fils de Chucky en 2004), il a toujours été là, veillant au grain. Au point de ne presque rien faire d’autre d’ailleurs. Don Mancini a dédié sa vie à Chucky. Un peu comme si John Carpenter n’avait fait que des Halloween. Mais est-ce que cela signifie que les films sont bons ? Est-ce que le fait de voir le géniteur d’une saga empiler les films constitue une assurance fiable quant à la qualité de ces derniers ? En temps normal peut-être, mais pas dans le cas de Chucky. Le Retour de Chucky, le septième opus donc, en apporte une nouvelle fois la preuve après le calamiteux La Malédiction de Chucky, sorti en 2013 dans une indifférence polie mais comparable à celle qui a accueilli ce septième outrage…
Au placard Chucky
Suite directe du film précédent, Le Retour de Chucky, dont le titre français témoigne aussi du je-m’en-foutisme du distributeur, voit donc Chucky reprendre du service. Comment ? Pourquoi ? En fait, Don Mancini a plus d’un tour dans son sac, mais l’écriture est tellement bordélique qu’on s’en moque assez rapidement, attendant les meurtres qui, pour leur part, font quand même preuve d’un minimum d’originalité. Pour autant, tout ce qui faisait le sel des premiers Chucky s’est fait la malle depuis un bon bout de temps. Chucky roule sur la réserve et ça ne date pas d’hier. Ses punchlines, autrefois si drôles, sentent méchamment le réchauffé et si Brad Dourif est toujours présent au doublage, lui qui n’a jamais lâché la poupée, force est de déplorer qu’il n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Les réparties fadasses de Chucky sont symptomatiques de la fainéantise d’un script en pilotage automatique. Comme la réalisation d’ailleurs.
Don Mancini n’est pas un foudre de guerre. Ce n’est pas John Carpenter justement. Artisan correct, il est ici un peu en roue libre et si certains effets restent sympathiques et qu’on peut aussi saluer un gore assez décomplexé par moment, difficile de ne pas trouver que ce film a de méchants airs de téléfilm torché à la va-vite par un type qui au fond, n’y croit plus trop vraiment.
Piles non incluses
Si Le Retour de Chucky parvient on ne sait trop comment à se montrer assez énigmatique lors de son premier quart-d’heure pour presque encourager la naissance d’une lueur d’espoir, aussi mince soit-elle, la suite a vite fini d’éteindre cette lueur et de confirmer que rien ne viendra nous sauver de l’ennui. Et en effet… Succession de péripéties sans vraie logique, ni respect pour la saga, Le Retour de Chucky brille par son incohérence, et par son caractère bordélique qui pour le coup, n’a rien d’enthousiasmant. On ne dévoilera bien entendu rien des tenants et des aboutissants de l’intrigue… On se contentera de souligner l’absurdité de l’idée au centre de ce nouvel épisode. Celle qui permet à l’histoire de passer un nouveau pallier. Et si Fiona Dourif, la digne fille de son père, est toujours crédible et s’avère être la seule à se montrer un minimum concernée par tout ce bordel, cela est nettement insuffisant pour permettre à l’ensemble de faire bonne figure. Idem en ce qui concerne Andy Barclay, qui reprend encore le rôle qu’il tenait alors qu’il était gamin dans Jeu d’enfant et qui ne fait que nous rappeler que c’était mieux avant. Et non, la présence de Jennifer Tilly, devenue presque malgré elle un pilier de la franchise, n’aide en rien, tant son cabotinage permanent fait écho à un manque d’application qui confine au foutage de gueule.
En Bref…
Don Mancini, le papa de Chucky, ne lâche pas l’affaire mais nous encourage indirectement et de manière assez ironique à le faire. Indigent, torché à la va-vite, ce nouveau retour de Chucky n’a rien de vraiment attrayant et s’avère aussi anecdotique que poussif. Ni effrayant, ni drôle. Chucky est peu à peu vidé de toute sa substance et c’est dommage… Mais pouvait-il en être autrement avec un tel manque d’application et cette obstination à sans cesse le faire revenir sans même chercher à renouveler une recette qui sent déjà le rance depuis longtemps ?
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Universal Pictures Releasing France