Ty Dolla $ign « Beach House 3 » @@@½
Sagittarius Laisser un commentaireLe chanteur/producteur californien aux dreads et $ tatoué en grand sur la gorge a attendu la Cuffin Season’ pour dévoiler ce qui n’est pas la mixtape n°3 de la série Beach House, mais bel et bien son second album. Sans surprise, ce monsieur featuring en puissance nous plonge dans son triangle des Bermudes, entre trap’n b, r&b aux « good old flava » et ambiance westcoast.
Oula, 20 pistes ! mais à bien y regarder, si on soustrait tous les interludes en « Famous machintruc » (moins cinq) et qu’on regarde le compteur de chacune des tracks (moins de 3min30sec en moyenne), la densité de contenu est moins importante que prévu. Ce qui est conséquent par contre, c’est la quantité de producteurs sur ce projet : DJ Mustard, Mike Will, D’Mile, Hitmaka, Skrillex, Mike Dean Southside, Lee on the Beats, Jake One… Je crois qu’on a fait le tour, c’est le moment de lancer. Pour les convives, on verra au moment venu.
Ty Dolla $ign nous accueille d’abord en douceur avec la petite ballade « Famous » accompagnée à la guitare sèche, avec laquelle on se voit assis à la plage, le soleil se couchant derrière l’océan,… vous voyez le décor idyllique. Un prélude sympathique avant de passer aux choses sérieuses avec « Love U Better » (feat The-Dream & Lil Wayne) qui revisite le classique « I Can Love You » de Mary J Blige (20 ans déjà!) dans une version masculine et il remet ça avec « Ex » (avec son pote YG) qui rejoue le beat de « Only You » des 112 (20 ans aussi…). Et oui, c’est toujours diablement efficace et dansant, il ne manque plus qu’à tourner un clip à l’ancienne sur un yacht de location avec le champagne qui coule à flot et des nanas en bikini. Si vous doutiez encore à quel point Ty$ dégage des saveurs nineties… je pense que là ça crève les oreilles. Pour l’anecdote, sachez que les 112 sont retour après douze ans d’absence avec leur nouvel album Q, Mike, Slim, Daron et il est vraiment bon!
Retour au r&b actuel avec ses rythmiques trap avec le réussi « Droptop in the Rain » (ce qui n’est pas très pratique le cabrio sous la pluie vous conviendrez à défaut d’avoir une teneur romantique) et deux collaborations pour le moins intéressantes avec Future (« Don’t Judge Me » qui invite aussi Swae Lee des Rae Sremmurd et « Don’t Sleep On Me« ) qui laissent entrevoir un possible album commun entre les deux artistes (ce que laisse supposer leur nouveau single « Darkside« ). Ty Dolla $ign répond à une demande très forte pour ce type de r&b, et ne lésine pas sur les « skuuuur » et « pussy » (tout en restant modéré). Parmi les invités, MadinTYO (copycat de Lil Uzi Vert) et Tory Lanez qui imite (mal) Lloyd. Etonnant de voir qu’il n’a en revanche pas choisi Young Thug sur « Love U Better« , préférant s’accaparer l’original qui se fait de plus en plus discret ces derniers mois (Lil Wayne).
Deux titres sortent un peu des normes actuelles. Le premier est « Stare » avec (et produit par) Pharrell Williams et Wiz Khalifa. L’instru est assez inhabituel de la part de Pharrell mais pas non plus très original. L’autre est « So Am I » en compagnie de Damian Marley et Skrillex dans une veine electro-reggae moins ringardos que ce qu’est devenu Major Lazer. En parlant de ça, Ty$ verse tout de de même dans la bouillasse dance tropicale qui passe sur NRJ, en plus supportable, avec « Side Effects » mais se rattrape aussitôt avec le slow r&b « Message in a Bottle« .
En toute sincérité, Beach House 3 ressemble davantage à une ‘mixtape premium’ bien qu’il corresponde à album officiel. À côté, Free TC paraît d’un standard bien supérieur. S’il n’y avait pas de titres de l’acabit de « Ex« , « Love U Better » ou « Message in the Bottle« , sûr que l’album aurait obtenu de ma part un nombre de @ égal au numéro de volet de ce Beach House.