Margaret Atwood a le vent en poupe !
L’adaptation en série de son livre, La servante écarlate, a remporté de nombreux prix et fût un véritable coup de coeur pour moi.
Et là, un second roman adapté : Captive (Alias Grace). Bing ! En 1 an, deux séries qui déroutent !
Je pourrais vous reparler encore et encore de la Servante écarlate, mais je vous laisse plutôt le soin de lire ma chronique (ici).
Parlons de Captive !
Grace Marks est domestique au Canada après avoir fui son Irlande natale. Elle se retrouve ensuite accusée, en 1843, du meurtre de son employeur Thomas Kinnear, puis de celui de sa gouvernante Nancy Montgomery, seulement elle n’a aucun souvenir de ces meurtres. Des années après avoir été emprisonnée, le docteur Simon Jordan essaie d’aider Grace à retrouver la mémoire.
« La femme est encore au centre de cette histoire. »
Eh oui ! Une nouvelle fois, on parle de la place d’une femme dans la société et les nombreuses contraintes qu’elle devra affronter. Mais je rassure l’intrigue est complétement différente de La servante écarlate.
Je vous le dis de suite, c’est beaucoup moins dur et révoltant que l’autre série. Mais elle est tout aussi poignante. Le jeu des acteurs est juste extra !
Composé de seulement 6 épisodes, à un rythme assez tranquille, on se prend vite au jeu de savoir si elle est coupable ou non, grâce aux flashbacks durant les conversations entre le docteur Jordan et Grace .
Grace n’a pas eu la vie facile.En 1843, les femmes triment 1000 fois plus que les hommes. Quand elle voit la possibilité de s’échapper de son père alcoolique, elle n’hésite pas. Elle devient alors domestique et rencontre Mary Whitney. Cette dernière va former Grace au monde et lui faire quitter sa naïveté. C’est cette rencontre qui va faire grandir Grâce et découvrir que le monde n’est pas blanc ou noir. La suite de son destin va la conduire dans une maison, où la gouvernante gouverne comme si elle était chez elle. Elle y est un peu car c’est elle qui est dans le lit du maître. C’est là que tout va basculer. Elle va être accusée de meurtre, condamnée à la pendaison pour finir par la prison à vie. Sauf que ça ne s’arrête pas là.
Grace est un peu l’attraction du village et en 1843, on fait face à une révolution industrielle mais aussi dans les médecines parallèles comme la psychanalyse ou encore l’hypnose.
Cette mini-série met en avant la condition de la femme à cette époque. Elles portaient le poids de leur réputation, coupables du moindre écart même si elles ne l’avaient pas souhaité. Au point de choisir parfois de subir, pour ne pas être répudiées, des avortement-boucheries au péril de leur vie. On se rend vite compte que Grace est perdue et que son destin se trace en fonction de la gente masculine. Tout est menace pour la femme de cette époque.
«La Servante Ecarlate dépeint un futur potentiel où les droits des femmes sont bafoués. Captive nous raconte le passé, avant que les femmes n’aient de droits tout court, soulignait Sarah Polley dans une interview au New York Times. Regarder en avant et en arrière est crucial à l’heure où ces droits sont incroyablement précaires». Elle tombe de nouveau à pic cette série surtout avec toutes les affaires d’abus sexuels qui comblent les journaux !
Je pense que vous l’avez compris, cette série est juste captivante (désolée du mauvais jeu de mots ;-)). Mais ne passez pas à côté. Ok, un moment donné, s’ils continuent à surfer sur la vague du féminisme, on risque d’être lassé. Or moi je ne le serai jamais. Jamais je ne me tairai et accepterai les dictâtes de ces hommes. Je n’ai pas besoin #balancetonporc pour dire que je suis une femme et fière de l’être. Cette série me donne encore plus l’envie de continuer à crier mon indépendance et mon envie d’équité !
Captive diffusée actuellement sur Netflix – écrite par la comédienne Sarah Polley tirée du roman Alias Grace de Margaret Atwood (1996) – 6 épisodes – 2017