Thierry Costes, un nouveau chef : la très bonne adresse du soir et même plus tard.
A Paris, le haut de la rue du Faubourg Saint-Denis est pour le moins vivant sinon agité le soir venu. Amusant de voir comment les lieux et les ambiances changent en montant la rue vers la Gare de l’Est, le Upper East side comme on dirait à New York. On passe devant des kebabs improbables (mais existe-t-il des fréquentables ?), des pizzerias mornes, des cafés faussement populaires qui tentent de rejouer le Paris populaire depuis longtemps disparu. Toujours cette époque qui privilégie la forme, l’apparence, sans le fond ni l’âme.
Plus haut, on se sophistique un peu et on trouve quelques bistrots dignes de ce nom qui servent une nourriture soignée. L’hôtel Grand Amour est de ceux-là. Le restaurant de l’hôtel a réussi son décor, avec son grand bar, ses miroirs, ses plantes géantes, ses jeux de couleurs actuelles mais sans excès de modernité échevelée. Du pur Thierry Costes… Petit-déjeuner dès le matin, déjeuner sur des classiques du midi, simples mais efficaces : salades (12/14 €), croque-monsieur ou madame (13/14 €), fish & chips (16 €), et des plats du jour bien tournés (de 16 à 20 €).
Changement de style le soir ou dès l’apéritif l’ambiance monte de plusieurs crans et ainsi tout au long de la soirée jusque tard dans la nuit. Clientèle de trentenaires qui aiment et savent s’amuser, bien boire et bien manger. C’est l’heure où le chef, Guillaume Monnet, change sa carte, la peaufine, la structure sur des plats plus travaillés et plus actuels. Une réussite, la plupart du temps. Natif de Marseille, il est passé à Paris par Guy Savoy, Apicius avec Vigato, et chef du bistrot bien connu et très apprécié L’Affable.
Même si son Oeuf parfait ne l’est pas tout à fait (pas assez cuit et trop « glaireux »), il se rattrape avec un joli fond de crème de panais et des slices d’anguille fumée en contrepoint.
Original et intéressant à découvrir, son Butternut est rôti sur tranches et garde ainsi le goût brut du produit. Dommage que la féta et les graines de grenade sèchent un peu l’ensemble mais le plat reste savoureux.
L’incontournable plat de viande est ici soigné et bien tourné. Une belle pièce de bœuf, bien saisie et cuisson comme demandée, pommes de terre fondantes et jus de cuisson goûteux.
Belle cuisson nacrée du Cabillaud demi-sel, servi avec des salsifis (bonne idée), quelques champignons, et la saveur modérée mais bien présente d’un léger coulis de cresson qui relève le tout par une discrète amertume. Bien vu.
Desserts sans surprises bien que le Baba au rhum soit riche, beau, bien parfumé au rhum, plein de bonne chantilly et donc impeccable.
Pour ne rien gâcher, la carte des vins est superbe avec toutes les régions représentées, même l’Auvergne, et une partie internationale où l’on trouve un vin Tchèque. Entre autres. Il faut savoir qu’environ les 2/3 des vins proposés sont en biodynamie et natures. La jeune clientèle est contente croyant qu’elle a le « vrai » goût du vin… Entrée de gamme autour de 30 € la bouteille et des vins au verre de 5 à 8 €. Raisonnable.
L’arrivée du nouveau chef est une bonne nouvelle et il l’a vite prouvé. Sa cuisine est fraiche, bonne, bien travaillée, actuelle sans délires, copieuse, et bien vivante. En prime un service impeccable, présent et souriant. La très bonne adresse du soir et même plus tard.
18, rue de la Fidélité
75010 Paris
Tél : 01 44 16 03 30
www.hotelamourparis.fr/grandamour
M° : Gare de l’Est
Ouvert tous les jours
Petit déjeuner, déjeuner, dîner, brunch le dimanche de 12h à 16h
Carte : 45 € environ (le soir)
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble