A tout prendre je vous conseille fortement de dîner auparavant chez Adrien Cachot au Détour, qui est à deux pas. C'est divin et d'un remarquable rapport qualité/prix. Parce qu'en sortant de la pièce il est probable que vous serez refroidi par les repas de famille et que vous préférerez les fuir.
On a tous en tête des moments de tension vécus avec des proches. Mais le crescendo qui s'enchaine sur la scène atteint des sommets. On croit avoir entendu le pire et on pense qu'une accalmie se produira et un détail vient relancer de nouvelles horreurs.
Horreurs pour les personnages qui subissent les foudres et les critiques de Suzanne (
Annie Gregorio). C'est la chef de famille, sur qui tout repose, vérités et joies, comme mensonges et désillusions. Chacun en prendra pour son grade, et même au-delà.Il faut dire qu'ils l'ont bien cherché. L'envie de raconter queslques-uns des retournements est forte mais ce serait au détriment du suspense. Sachez surtout que c'est très drôle et qu'on rit beaucoup. La fin, inattendue, est une belle revanche.
L'action se situe un soir de 1er janvier et le repas qui devait marquer la réconciliation de la famille ne fera que précipiter son implosion. Parce que sans doute on ne guérit jamais de son enfance, surtout quand on vous a caché vos origines.
On pourra trouver des points communs avec Juste la fin du monde en version comédie. On pourra aussi penser qu'on a déjà vu cette salle à manger quelque part, ici-même servant de décor à une autre pièce. Le concept de développement durable est nouveau au théâtre mais il fonctionne. Le papier, l'escalier, les rideaux ... tout colle.
Bénédicte Fossey et Eric Romand ont concocté des dialogues qui fusent sans arrêt. Cette pièce est à retenir pour ceux qui voudront démarrer l'année 2018 dans une atmosphère joyeuse.
Allez-y en famille, la vôtre vous semblera ensuite plutôt facile à vivre. Au retour cachez sous le sapin le dernier livre d'Eric Romand, Mon père, ma mère et Sheila, paru chez Stock à la rentrée et tirez au sort l'heureux gagnant.Comme à la maison de Bénédicte Fossey et Eric RomandMise en scène de Pierre Cassignard
Avec Annie Gregorio, Lisa Martino, Françoise Pinkwasser, Aude Thirion, Pierre-Olivier Mornas et Jeoffrey Bourdenet
Au Théâtre de Paris – Salle Réjane
Du mardi au samedi à 21h matinée le samedi à 17h00 matinée le dimanche à 15h00