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Comment se débarrasser de ses « mots » de tête ?

Publié le 24 novembre 2017 par Le Journal De Personne

Que faire pour se tirer d'affaires ?

Pour retrouver son éclat ou son rayonnement ?

Pour se débarrasser des humeurs malsaines et de tout ce qui est obscène ?

La vieille pub ne s'y est pas trompée : il faut éliminer, liquider, évacuer tous les déchets.

Les grecs avaient un mot sublime pour l'exprimer : La catharsis... la solution cathartique... L'absolution cathartique.

 

En français, j'opterais pour une traduction qui me semble très appropriée puisqu'il s'agit de "purification" avec l'image religieuse de quelqu'un qui se lave de la tête aux pieds pour effacer toute trace de péché, toutes les souillures du passé.

Plus prosaïquement, on se débarrasse de toutes les saletés... physiques et psychiques...

Par exemple : les migraines, les nausées, les préjugés, les mauvaises pensées.

La catharsis éloignerait de nous tout ce qui s'apparente à un vice, de forme ou de fond... Ce qui cloche à l'intérieur et rend moche à l'extérieur.

Pour Hippocrate, il s'agit d'une véritable épuration.

C'est à dire d'un processus psycho-physiologique qui nécessite un soin particulier, une médication, une thérapie.

C'est cette thérapie qu'il appelle cathartique.

C'est cette catharsis qu'il estime thérapeutique : libératrice.

On vide, on fait le vide, on fait table rase de ces insanités pour bien se porter.

Une purge, une purgation, un purgatoire pour purifier l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, le fruit que nous avalons, mais surtout les idées qui nous traversent l'esprit ou les affections qui nous transpercent le cœur.

La fille de Freud a une jolie expression : elle parle de ramonage psychique comme pour inciter le commun des mortels à se nettoyer de temps en temps, le plus souvent... pour ne plus avoir cette gueule d'enterrement ou ces idées noires.

À chacun de se faire sa propre cure, même les moins avisés sont capables de se nettoyer l'âme et le corps en mettant un terme à leur tension, à leur conflit, à leur pathologie.

Oublier le mal qui fait du mal...

Et préserver le bien qui fait du bien.

La catharsis est à la portée du premier venu

Il faut juste le prévenir : qu'il est lui-même son propre psychologue et son propre pharmacologue.

 

J'ai eu plusieurs fois l'impression que ceux qui vont le plus chez le médecin sont ceux qui n'ont pas envie de guérir, mais c'est juste une impression.

En tout cas sur moi, elle a un effet cathartique.

Je suis moins malade depuis que j'ai cessé de croire à la maladie.

J'ai failli négliger le moins négligeable dans l'histoire.

Platon, pour lequel il n'y a qu'un mot pour désigner la catharsis, celui de spiritualisation... opération grâce à laquelle, l'âme renonce à ses attaches, se détache du corps et s'élève jusqu'au ciel des idées... pourquoi faire ?

Pour les contempler... parce qu'en réalité c'est la seule chose qui lui corresponde vraiment, cette sublime sublimation.

Mais la catharsis qui m'impressionne le plus c'est celle que je découvre sous la plume d'Aristote au sixième livre de sa poétique.

Puisqu'il s'agit là de théâtre, de drame, de tragédie.

Selon Aristote, le tragique a un véritable effet cathartique sur l'âme du spectateur.

 

Pour les parents qui craignent les films de violence ou d'horreur, n'ont selon Aristote, rien à craindre.

Il n'y a pas mieux que l'effroi ou la frayeur pour évacuer notre laideur.

La violence rend le spectateur moins violent.

C'est cela le paradoxe cathartique ou la catharsis paradoxale.

Tout comme la pitié inspirée par les personnages qui subissent le malheur de plein fouet, ne rend pas débile ou infantile mais élève l'âme et lui apprend la compassion.

Pour Aristote, l'art dramatique est le remède à tous les maux, le meilleur débarras pour les rats de la conscience malheureuse.

 


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