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Marianne Maric, les filles de l’Est et les autres

Publié le 28 novembre 2017 par Elisabeth1

C'est dans la galerie de la Filature de Mulhouse
jusqu'au 22 décembre 2017
dans le cadre de la Regionale 18

D'entrée vous êtes averti :
avertissement Certaines des œuvres exposées
sont susceptibles de heurter la sensibilité des visiteurs,
particulièrement du jeune public

Marianne Marić sublime le corps des femmes.
C'est un univers voluptueux, libertin où il fait bon
se promener.
L'érotisme et le jeu sont des forces majeures de son travail.
Marianne Marić fait poser des femmes - souvent des amies
- dans des positions provocantes, manipulant avec humour
de multiples usages de la photographie : emprunt aux arts classiques
et à la culture punk, détournement des symboles, froissement
des idées lisses de la mode. Ses nus, photographies d'un torse,
d'un dos, d'un sexe, d'un corps à moitié dévêtu, subvertissent
avec légèreté les codes de la peinture et de la sculpture.
Ses portraits, posés ou pris sur le vif, portraits en acte,
portraits performés, témoignent, sur un mode ludique,
de l'intensité de la vie.


Ses cliens d'oeil à Jean Jacques Henner et ses nus de rousses
divines, tels qu'on peut les admirer au musée Unterlinden
ou au musée des Beaux Arts de Mulhouse, ou encore à la
Charité Carita Romana, D`Arena, Giuseppe,
l
a fille donnant le sein à son père,

mais aussi ses
"pisseuses " ambigües femmes fontaine,
référence àcelle de Picasso, sans oublier


la femme au perroquet de Delacroix,
sont des références à l'histoire de l'art.Ou encore un Fragonard du 21e s illustrateur
de contes libertinsVous en trouverez certainement d'autres dans votrDans toute cette volupté, Marianne Marić laisse
entrevoir la guerre, " faites l'amour, pas la guerre "
est l'affiche de l'exposition.

Eros et Tanatos
En lisant sa biographie, on apprend qu'en 2012,
Marianne Marić s'installe à Sarajevo pour une résidence.
Si elle n'a plus aucun souvenir de la ville, du pays,
des paysages, elle partage pourtant un lien douloureux
avec l'Ex-Yougoslavie. Elle a souhaité se rendre sur place
pour se confronter à son histoire, celle de sa famille
(son père est né à Kupres, un village serbe de Bosnie)
et plus particulièrement celle de Yéléna, l'une de ses soeurs,
décédée brutalement. Sa perte a engendré un silence
que l'artiste a voulu briser par l'image,
le voyage et la rencontre. En Bosnie, elle rencontre
des jeunes femmes qu'elle photographie. Au départ,
ce sont des femmes sans têtes, sans identité.

Aujourd'hui, les visages apparaissent, l'apaisement
se produit. Ainsi, Marianne Marić associe la femme-objet,
la marche (mannequin, militaire, mémorielle)
et la cicatrice en télescopant son histoire avec celle
d'une région traumatisée par des décennies de
dictature et par une guerre fratricide.
On peut en voir des objets dans les vitrines de l'entrée.
Elle photographie les filles, l'architecture, la nature,
la ville marquée par la violence (les obus tombés du ciel
ont imprimé sur l'asphalte des empreintes
en forme de fleurs que les habitants ont peint en rouge,
les Roses de Sarajevo).

L'artiste observe les traces
d'un passage violent sur un pays en reconstruction,
tout en recherchant les fondations de sa propre histoire.
Les mémoires sont morcelées, il s'agit alors,
par la production d'images, de réconcilier les histoires
et les êtres, de combler les fissures.
En activant une marche à la fois initiatique
et libératrice, l'artiste part se confronter aux
souvenirs pour créer sa propre histoire,
ses images empreintes de fragilité, d'insolence
et d'innocence en sont les nouvelles traces.

Joël Riff, commissaire de l'exposition

Une visite guidée de l'exposition le temps d'un pique-niqueL'occasion de partager son casse-croûte autant que son ressenti.
tiré du sac.
Passionnant et hautement convivial !Entrée libre en galerie,
réservation conseillée T 03 89 36 28 28

vernissage jeudi 30 novembre 2017 à 20h
en entrée libre et en présence de l'artiste
lors de l'inauguration de la Regionale 18 à Mulhouse

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