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[Critique] LE BONHOMME DE NEIGE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] LE BONHOMME DE NEIGE

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Titre original : The Snowman

Note:

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Origine : Grande-Bretagne/États-Unis/Suède
Réalisateur : Tomas Alfredson
Distribution : Michael Fassbender, Rebecca Ferguson, Charlotte Gainsbourg, Val Kilmer, Toby Jones, Chloë Sevigny, J.K. Simmons, James D’Arcy…
Genre : Thriller/Adaptation
Date de sortie : 29 novembre 2017

Le Pitch :
L’inspecteur Harry Hole est au fond du trou. Seul, plus ou moins dépressif et accro à la boisson, il n’est plus que l’ombre de lui-même, très loin de celui que tous les élèves de l’école de police idolâtrent. Alors que sa vie n’en finit plus de partir à la dérive, il reçoit une mystérieuse lettre et se retrouve dans la foulée sur les traces d’un tueur en série particulièrement retors…

La Critique de Le Bonhomme de Neige :

C’est avec Morse, un film de vampires virtuose et novateur qui s’est rapidement posé comme une référence du genre, que le cinéaste suédois Tomas Alfredson s’est fait remarquer dans le monde entier. La Taupe, une œuvre complexe si il en est, a confirmé le talent d’Alfredson qui est devenu alors l’un des réalisateurs à suivre de près, participant également à la montée en puissance d’une « scène » nordique de plus en plus courtisée, par les grands studios américains notamment.
Voir Tomas Alfredson s’attaquer à un roman de Jo Nesbø, lui-même une star dans son domaine, avait alors quelque chose de redoutablement excitant. Surtout avec des comédiens comme Michael Fassbender et Rebecca Ferguson dans le coup. Pourtant, Le Bonhomme de Neige s’est vite transformé en cas d’école. Échec cuisant aux États-Unis, où les critiques ne furent pas tendres, il déboule dans nos cinémas précédé d’une réputation de gros navet. Rien d’exceptionnel si ce n’est qu’ici, la chose est plus ou moins confirmée par le réalisateur lui-même…

Le-bonhomme-de-neige-rebecca-ferguson

Fonte des neiges

Car si beaucoup d’artistes, évoluant dans le milieu du cinéma ou pas, pratiquent assidûment la langue de bois, Tomas Alfredson lui, ne s’est pas privé d’exprimer dans les médias son mécontentement et son incompréhension quant à cette expérience qui risque de lui rester un bout de temps en travers de la gorge. Au sujet de la production notamment, qu’il a qualifié d’amateur en précisant qu’on ne lui avait pas laissé tourner ce qu’il voulait et conscient que plusieurs scènes avaient été shootées sans même qu’il soit présent. Il est donc devenu évident que Le Bonhomme de Neige allait non seulement se planter, mais qu’il n’arriverait probablement même pas à contenter les spectateurs les moins exigeants. Car voyez-vous, c’est un peu comme quand, à l’école, pendant un examen, le prof relève les copies avant même que vous ayez terminé d’écrire… Perdu dans les méandres d’un système qu’il n’a pas dompté ou qui ne s’est pas laissé dompter, Alfredson, malgré tout le talent qui le caractérise, a jeté l’éponge et s’est contenté de défendre mollement certains aspects de son œuvre, soulignant également des problèmes bien réels qui handicapent gravement à peu près tous les aspects de la chose. Car à l’arrivée, si on appréciera l’ambiance nordique, parfois assez immersive, du moins avant qu’on s’aperçoive que le scénario tourne dans le vide, la musique, plutôt pertinente et bien sûr les comédiens, impossible de ne pas noter que ces mêmes acteurs n’ont rien de très passionnant à jouer, qu’ils pédalent à peu près tous dans la choucroute, que le script prend des détours absolument inutiles pour parvenir à un twist tout moisi, et que la réalisation n’a rien de transcendant. Surtout venant d’un artiste au style aussi marqué que Tomas Alfredson.

Jack Frost

Séduisant sur le papier, Le Bonhomme de Neige fait office de gros gâchis. Un naufrage assez incompréhensible qui met en exergue les failles d’un système qui parfois, s’arrange pour ne rien faire de bon avec de très bons ingrédients. Parce que franchement, voir Fassbender déambuler le regard torve, certainement conscient de la vacuité du scénario, au milieu de paysages enneigés, tandis que Rebecca Ferguson semble être la seule qui se préoccupe un tant soi peu de ce gros bordel, ça va deux minutes. Sur deux heures, ça commence à tirer. Surtout qu’entre temps, avec une outrecuidance hors de propos, le scénario se perd dans des divagations plombantes, de concert avec un montage là aussi bien à la ramasse.
De toute façon, inutile de trop s’appesantir. Le Bonhomme de Neige est un échec artistique. Le genre de truc que l’on regarde une fois, en se disant que dans d’autres circonstances, si on avait peut-être donné carte blanche au réalisateur, les choses auraient eu une autre gueule. Difficile de dire que tout est nul car ce n’est pas vrai mais disons plutôt que les défauts, très nombreux, les maladresses et tous les trucs bâclés, empiètent très largement sur les deux ou trois éléments positifs. Rien ne fonctionne totalement. Il est par exemple pénible de voir un Val Kilmer diminué tenter de faire vivre un personnage hyper mal écrit, ou encore plus globalement de regarder d’excellents acteurs réciter des dialogues d’une platitude consternante. Et puis ce truc de bonhomme de neige, à la longue, à fonctionnait peut-être dans le bouquin, mais là, on fait plus que frôler le ridicule. On s’y vautre carrément dedans.

En Bref…
Un réalisateur talentueux, un casting 4 étoiles, un livre à succès… Le Bonhomme de Neige avait tout pour devenir un excellent thriller, dans la veine d’un Millenium. Mais non… Plombé par une production chaotique, pas vraiment terminé selon les aveux du réalisateur, il se résume à un enchevêtrement ultra bancal de séquences souvent très plates. Pas grand-chose à en retirer donc… Dommage.

@ Gilles Rolland

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  Crédits photos : Universal Pictures International France


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