De prime abord, Bad Moms 2 apparaît avec le mauvais look et la sensation opportuniste d’une suite qui existe juste pour ramasser de l’argent. Et c’est exactement ça ! A peine 15 mois après le premier film qui a engrangé plus de 184 millions de dollars au Box-Office mondial, Bad Moms 2 fait son apparition en proposant exactement les mêmes thèmes que le premier film. Sauf que maintenant, les mères sont deux fois plus car les mères des trois protagonistes débarquent. De plus, le film se déroule pendant Noël, histoire d’utiliser tous les clichés habituels et pour nous rappeler qu’il ne s’agit pas de la plus belle période de l’année.
De temps en temps, Bad Moms 2 retrouve le ton grivois et politiquement incorrect de son prédécesseur, plus ou moins durant les séquences entourant le duo mère-fille interprété par Susan Sarandon et Kathryn Hahn. Bien que les deux réalisateurs/scénaristes, Jon Lucas et Scott Moore, aient recréé la structure et le côté provocateur de l’original, il manque ici le point de vue cinglant sur la maternité qui donne au film sa substance.
Les trois personnages principaux – Amy (Mila Kunis), Kiki (Kristen Bell) et Carla (Kathryn Hahn) – étaient identifiables dans leurs anxiétés à remplir leurs rôles de mères et satisfaire toutes les personnes qui les entourent, et leur amitié permettait une connexion avec le public et une empathie nécessaire. Mais Bad Moms 2 retranscrit leur lien de la manière la plus paresseuse possible : à travers des montages au ralenti de leur beuverie. Le film en est rempli et donnent la sensation qu’ils servent à combler les trous du scénario. De plus, chaque actrice est coincée dans les caractéristiques propres à chacun de leur rôle pour la quasi-totalité du film à part pour la fin qui prend soudainement un ton mélodramatique. Mila Kunis se montre d’ailleurs particulièrement à l’aise avec ces moments plus doux, on regrette juste que l’histoire n’ait pas été creusée ultérieurement pour nous permettre d’éprouver quoique ce soit avec le personnage.
Le film ne nous laisse pas beaucoup de surprises car il prend la décision dès ses premières minutes de nous indiquer que le Noël entre mères va être désastreux. Un flashback six jours plus tôt nous révèle l’arrivée des trois mères des protagonistes pour les festivités. Chacune d’entre elle amène un bagage émotionnel qui va venir perturber les fêtes. Ruth (Christine Baranski), la mère d’Amy est une maniaque du contrôle et désapprouve chaque décision de sa fille. Bien sûr, Baranski peut très bien jouer les divas et procure une bonne dose de rire. Sandy (Cheryl Hines), la mère de Kiki, est le personnage le moins développé du film. Elle cherche constamment à faire amie-amie avec sa fille et ne la laisse jamais respirer. Et puis, il y a Isis (Susan Sarandon), la mère de Carla, une dégénérée alcoolique qui vient soutirer de l’argent à sa fille.
Tout cela cause un stress et une pression à nos chères mères qui font tout leur possible pour créer un Noël parfait, mais lorsque la situation empire, leur seul remède est de tout envoyer en l’air. C’est à peu près tout ce que nous propose le film qui se limite à installer le désordre dans une banlieue bien sous tous rapports. Le concept se répète, et la recette a déjà été usée jusqu’à la corde dans d’autres comédies du même genre. La rébellion des trois mères semble beaucoup moins enthousiaste que dans le premier film comme si elles ne pouvaient pas se convaincre elles-mêmes de leur but.
Reste Kathryn Hahn qui nous procure éclats de rires sur éclats de rires, l’actrice fait un véritable show un peu comme a si bien pu le faire Melissa McCarthy à l’époque dans Bridesmaids. Elle procure à ses scènes un côté délirant et décalé ne serait-ce qu’avec un seul regard. C’est d’autant plus vrai dans les moments qu’elle partage avec Justin Hartley qui joue un stripteaseur au cœur tendre. Cette combinaison suggère à quel point Bad Moms 2 aurait pu être bon s’il avait suivi ce schéma.
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