"L'espoir, coulé", clame le gros titre
La photo a été très bien choisie : les deux tenues vestimentaires composent le drapeau national
La manchette est quant à elle consacrée au retrait de l'accréditation de 64 représentants
d'ONG critiques à la réunion de l'OMC qui se tiendra dans 10 jours à Buenos Aires
Ces personnes avaient obtenu leur accréditation de l'OMC elle-même
et n'ont pas reçu d'explications à leur interdiction d'aller en Argentine
Seul le gros titre évoque la tragédie
La photo de Clarín est réservée à l'arrestation d'un syndicaliste en vue
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Les familles ont été informées quelques minutes avant le public et laissées à peu près seules à leur désespoir et à leur colère. Huit d'entre elles ont déjà porté plainte ou annoncé leur intention de le faire contre la Marine nationale. Il semblerait que la gestion de crise ait réussi à les diviser, à dessein ou par une rare maladresse. Cette communication officielle aurait aussi encouragé leurs espoirs les plus fous de retrouver les militaires vivants. Certains en remettent une couche, en particulier l'un des survivants d'un crash d'avion dans les Andes, que l'on a retrouvés longtemps après avoir perdu tout espoir. Encore étaient-ils sur la terre ferme, ce qui fait une différence considérable avec la situation présente d'un sous-marin, dont on murmure qu'à l'heure où il a pris la mer pour cette dernière mission, le San Juan n'était pas en si parfait état que les officiels veulent bien le dire.
La Nación fait sa une sur la tragédie
avec une photo plus neutre - sans couleurs nationales
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Le gouvernement parle des quarante-quatre sous-mariniers de l'équipage comme de héros mais, paradoxalement, il ne prend aucune disposition pour leur rendre les honneurs qui leur sont dus. Les drapeaux ne sont toujours pas mis en berne. Le deuil national n'est pas déclaré. Aucune cérémonie religieuse ou militaire n'est encore annoncée. Aucune décoration n'a été décrétée. Et à peu près au moment où le porte-parole de la Marine à Mar del Plata s'apprêtait à faire sa sinistre déclaration, la Casa Rosada publiait des tweets triomphalistes pour fêter la présidence argentine du G20. Le gouvernement attendrait d'avoir une photo du bâtiment perdu pour reconnaître officiellement la mort de l'équipage et en attendant cette hypothétique photos, il laisse les familles démunies, obligées de faire face seules à tout ce qu'une disparition implique de complexité émotionnelle et juridique. Espérons que tant que les décès ne sont pas déclarés, chaque famille continuera à toucher la solde du disparu et qu'au ministère de la Défense, on cherche pas à retarder le moment d'attribuer et de verser aux familles les pensions qui leur sont dues.
L'évêque de Mar del Plata est l'un des rares à apporter aux familles un peu de réconfort. Aujourd'hui, aura lieu un pèlerinage propre à la cité balnéaire et le hasard veut qu'il s'agisse de la quarante-quatrième édition de cette dévotion locale. L'évêque veut s'appuyer sur ce symbole pour soutenir les familles qui y participeront.
Gloire éternelle à 44 héros, clame le gros titre
au-dessus d'une photo de Macri fêtant la présidence du G20
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Ce matin, une éditorialiste de La Nación s'étonne de ce que les deux graves tragédies qui viennent de se succéder, la perte du ARA San Juan avec 44 militaires à bord et les deux morts de l'opération de police à San Carlos de Bariloche (1), n'ont pas entamé la bonne image du président, dont la cote de popularité reste étrangement élevée. C'est l'Etat-Major qui est rendu coupable de ce qu'il s'est passé. Il faut croire que la communication présidentielle est politiquement habile, même si sur le plan humain, elle apparaît d'une indifférence inouïe.
Pour en savoir plus : lire l'article principal de Página/12 lire l'article principal de La Prensa lire l'article principal de Clarín lire l'article principal de La Nación lire l'éditorial de La Nación sur la popularité de Mauricio Macri.
(1) Il semblerait qu'un des deux blessés hospitalisés à la suite des tirs de la Préfecture navale ait succombé à ses blessures.