Quand on dit « paysages », que dit-on ? L’exposition actuellement présentée à la BNF, à Paris, englobe tout : nature, constructions humaines, et même personnes. C’est sans doute pour cela que le mot est au pluriel. Je n’attendais pas autre chose, sachant d’avance trouver dans cette exposition des photos de l’équipe du Bar Floréal et connaissant leur engagement. Les champs et les bois, les femmes et les hommes, souvent au travail, les villes et les équipements techniques.
Ne vous attendez pas à visiter ces salles au pas de course : on y avance à son rythme certes mais aussi en prenant le temps. Elles sont peut-être d’abord documentaires (comme les photos d’Atget montrant un Paris qui n’est plus) puis, témoignant encore, s’éloignent peu à peu de cette seule mission. Elles racontent, elles s’engagent. Elles résistent, par exemple à l’avancée de la ville avec la Fabrique du pré, à Nanterre (photo qui fait l’affiche).
Et puis, on traverse une photo (pour moi, ce fut le montage de Bruno Boudjelal, j’avais envie d’en être) et on se trouve dans un ensemble de pièces où l’imagination déborde de tous côtés.
Le paysage se redéfinit alors hors de toutes définitions et l’on sort dans une sorte de tourbillon.
J’ai pensé qu’il fallait relire un livre de Jean-Christophe Bailly, Le dépaysement, qui est publié en édition de poche.