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Confusion - 29

Publié le 07 décembre 2017 par Detoursdesmondes
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On aurait pu croire que possèdant le catalogue bien documenté de George Humphrey ainsi que la liste établie par Forster, tout était bien identifié et soigneusement étiqueté dans cet ensemble d’objets des voyages de Cook.
Mais l’histoire des collections est rarement aussi simple et linéaire. Les objets des Forster n’ont pas toujours été bien séparés des acquisitions de Humphrey au fil des tentatives de classements.
7oz418 Ainsi, lorsqu’en 1812, il fut réclamé à Blumenbach un catalogue précis des objets ethnographiques, la tâche s’avérait immense. En effet, ces objets n’avaient jamais été considérés comme précieux en tant que tels, ils constituaient seulement des documents à l’usage des étudiants de l’université et loin de ce qu’on pouvait considérer comme oeuvres d’art de la collection de l’Academisches Museum, lié à l’université depuis 1773. Bref, peu de soin y avait été apporté.
C’est le Dr Johann Friedrich Osiander, un obstétricien, qui fut chargé d’aider Blumenbach dans cette tâche, et il parvint à établir un registre documenté mais en utilisant une numérotation différente de celle d’Humphrey.
Les objets furent encore déplacés à la mort de Blumenbach en 1840: curiosités naturelles et artificielles furent réparties dans les quatre nouveaux départements du musée et J. F. Osiander se retrouva alors à la tête de ce qu’on appela la collection d’Ethnographie.
En 1853, Osiander est de nouveau sollicité par le tout récent musée de Hanovre qui lui demande de fournir une liste de doublons de Göttingen afin de les récupérer. Osiander fournit une liste de 16 entrées, puis en 1854 s’exécute en remettant 56 objets différents de ceux de la liste initialement établie ! Et, pour comble de la confusion, ce ne sont en fait que 30 objets qui ont pu être identifiés à Hanovre comme issus de la collection Cook-Forster (Ainsi nommée afin de distinguer la collection Forster et les acquisitions provenant de ventes).
Néanmoins, à partir de ces années-là, diverses personnes de l'université et en particulier Justus Theodor Valentiner, conservateur de 1921 à 1932, se sont mis à cultiver un véritable intérêt pour les objets ethnographiques et plus particulièrement ceux de la collection Cook-Forster. Plus tard, en 1934, lorsque la chaire d'ethnologie fut créée, les personnes responsables de cette chaire, tel l'ethnologue Hans Plischke, prirent réellement soin de cette collection.
6oz419 Mais revenons au fonds de Göttingen et arrêtons-nous sur quelques objets.
Il existe par exemple un manche de chasse-mouche tahitien (Oz 419) surmonté d’une figure humaine qui est une acquisition de George Humphrey.
Il est évidemment à mettre en relation avec un autre objet de ce type dont on n’a conservé que le petit personnage et qui provient lui d’une collecte Forster (ci-contre). Il est probable que ce premier exemplaire soit celui dessiné par Parkinson dans sa planche Various Instruments & Ustensils of the Natives of Otaheite & of the adjacent Islands.
Ces petites figurines sont caractéristiques du style des îles de la Société et quelques unes ont été collectées lors des voyages de Cook soit ornant des chasse-mouches, ou un curieux bâton (voir une prochaine note sur l'Hunterian Museum de Glasgow) ; soit de manière individuelle ayant pu servir comme figure de proue ou de poupe (Oxford PRM 1886.1.1424) ou pas... (British Museum TAH 78a).
à suivre ...
Photo 1 : Gravure d’après le dessin de Sydney Parkinson. Plate XIII in Sydney Parkinson Journal of a Voyage to South Seas.. 1773, opp. p. 75 in Papers of Sir Joseph Banks, © State Library - New South Wales.
Photo 2 : Manche de chasse-mouche de Tahiti, © Göttingen Georg-August Universität, Oz 418.
Photo 3 : Élément de manche de chasse-mouche de Tahiti, © Göttingen Georg-August Universität, Oz 419.


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