
On connaissait Laurent Demoulin poète et universitaire. Le voici d’ailleurs, ou son double, invité à prononcer une conférence sur Roland Barthes et le roman contemporain, partagé, le temps de préparer son texte : « Durant cinq jours, mon quotidien est écartelé entre Barthes, que je lis et relis, et Robinson, que je suis et resuis, du regard et à la trace, Robinson et Roland, Barthes et Binson, Rolinson et Robin Barthes, Robarthes et Barthinson. » Le poète est toujours là, l’universitaire aussi. Mais pas seulement : de la même manière que Robinson fait œuvre artistique brute (et puante) avec sa merde, l’écrivain s’empare de ses tourments et de ses joies, sans rien masquer des premiers bien que les secondes laissent, chez le lecteur, les traces plus profondes de moments de grâce.