Quatrième de couverture :
Printemps 1960.
Antoine est appelé pour l’Algérie au moment où Lila, sa toute jeune femme, est enceinte. Il demande à ne pas tenir une arme et se retrouve infirmier à l’hôpital militaire de Sidi-Bel-Abbès. Ce conflit, c’est à travers les récits que lui confient jour après jour les « soldats en pyjama » qu’il en mesure la férocité. Et puis il y a Oscar, amputé d’une jambe et enfermé dans un mutisme têtu, qui l’aimante étrangement. Avec lui, Antoine découvre la véritable raison d’être de sa présence ici : « prendre soin ». Rien ne saura le détourner de ce jeune caporal, qu’il va aider à tout réapprendre et dont il faudra entendre l’aveu. Pas même Lila, venue le rejoindre.
Dans ce roman tout à la fois épique et sensible, Brigitte Giraud raconte la guerre à hauteur d’un « appelé », Antoine, miroir intime d’une génération embarquée dans une histoire qui n’était pas la sienne. Ce faisant, c’est aussi la foi en la fraternité et le désir de sauver les hommes qu’elle met en scène.
Sur la guerre d’Algérie, je crois que je n’ai lu que Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx et j’étais donc intéressée de lire ce dernier roman de Brigitte Giraud dont j’ai déjà lu Pas d’inquiétude, L’amour est très surestimé et Une année étrangère. Je ne sais s’il s’est écoulé un trop grand laps de temps entre ces lectures et celle-ci mais je n’ai pas vraiment accroché à Un loup pour l’homme… Certes la guerre est vue à hauteur d’homme, on est plongé dans la chaleur et l’ébullition du pays en 1960, on comprend bien l’évolution des mentalités, la montée de la violence tant de la part du FLN que de l’armée française, le déni, la désinformation dans lesquels sont tenus les Français de métropole comme les soldats eux-mêmes. Mais… je me suis doucement ennuyée pendant une bonne moitié du roman, tant c’était difficile de m’attacher aux personnages.
Sans doute Brigitte Giraud a-t-elle voulu faire percevoir l’indécision, l’inconfort moral dans lequel sont plongés des jeunes gens censés s’accomplir comme adultes alors qu’on les jette dans une sale guerre qui ne dit pas son nom. Il n’est pas inintéressant non plus, en ce début des années 1960, d’inverser les rôles : Antoine se dévoue dans le « prendre soin », rôle généralement dévolu aux hommes, tandis que Lila, sa jeune épouse, est davantage dans un dynamisme décisionnel sans doute inhabituel pour l’époque. Mais… il m’a manqué quelque chose pour ‘accrocher vraiment (même si je suis allée au bout du roman).
Je viens de trouver à la bibliothèque l’autre roman de la rentrée sur la guerre d’Algérie, celui d’Alice Zeniter, publié lui aussi par Flammarion, j’espère qu’il me plaira autant qu’aux lycéens.
Brigitte GIRAUD, Un loup pour l’homme, Flammarion, 2017
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