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[Critique] STAR WARS : ÉPISODE VIII – LES DERNIERS JEDI

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] STAR WARS : ÉPISODE VIII – LES DERNIERS JEDI

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Titre original : Star Wars : The Last Jedi

Note:

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Origine : États-Unis
Réalisateur : Rian Johnson
Distribution : Daisy Ridley, Mark Hamill, Adam Driver, Carrie Fisher, Oscar Isaac, Laura Dern, John Boyega, Gwendoline Christie, Domhnall Gleeson, Andy Serkis, Benicio Del Toro, Kelly Marie Tran, Justin Theroux, Anthony Daniels…
Genre : Science-Fiction/Fantastique/Aventure/Suite/Saga
Date de sortie : 13 décembre 2017

Le Pitch :
Le Nouvel Ordre exerce une pression sans précédent sur la résistance emmenée par la Princesse Leia Organa. Aux confins de la galaxie, sur une planète isolée, Rey tente quant à elle de convaincre Luke Skylwalker de prendre part au combat. Le jedi que recherchent d’ailleurs activement Kylo Ren et le Leader Suprême Snoke, eux qui sont conscients que tant qu’il sera vivant, les rebelles auront toujours une raison de garder espoir…

La Critique de Star Wars : Épisode VIII – Les Derniers Jedi :

Alors que beaucoup de fans se sont montrés frustrés devant Le Réveil de la Force, qui initiait il y a deux ans une nouvelle trilogie Star Wars, montrant du doigt la propension de J.J. Abrams de principalement jouer sur la nostalgie et de reprendre les principaux éléments de l’épisode IV, d’autres amateurs de la franchise soulignaient que le film savait justement se montrer respectueux de son héritage et jouer certes sur les anciennes recettes, mais ouvrait aussi une brèche dans laquelle la saga allait probablement s’infiltrer pour davantage regarder vers l’avenir à l’occasion du prochain épisode. Et ce prochain épisode justement, le voici. Un film, le huitième donc, qui arrive après le surprenant et totalement galvanisant Rogue One, le premier spin-off (avant Solo, consacré à la jeunesse de Han Solo), et qui semble avoir pris en compte toutes les remarques, sans pour autant renoncer à justement entretenir de puissants liens avec tout ce qui avait précédé. Que ce soit la première ou la seconde trilogie. Un long-métrage qui fait montre d’une ambition dingue mais qui sait aussi ne pas tourner le dos à ce qui caractérise fondamentalement Star Wars depuis ses débuts…

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Dernier espoir

C’est comme à l’accoutumée dans les étoiles que débute ce nouveau volet, avant de rentrer dans le vif du sujet avec une bataille qui s’impose d’emblée comme l’un des moments les plus épiques de la saga dans son intégralité. Rian Johnson, qui s’était fait remarquer avec le brillant Looper il y a de cela 5 ans, fonce dans le tas et prouve immédiatement qu’il n’est pas là par hasard. Une première séquence qui permet à ce nouveau Star Wars de s’imposer sans tarder et du même coup, de poser sur la table les intentions du réalisateur, qui a par ailleurs également écrit le scénario. Un détail qui n’en est pas un tant il est évident qu’avec un auteur à la barre, capable des plus impressionnantes fulgurances filmiques, Les Derniers Jedi a tout ce qu’il faut pour faire office de brillant sommet dans la franchise initiée en 1977 par George Lucas.
Ce n’est pas ici que vous en apprendrez davantage sur la nature de l’histoire qui offre au long-métrage la possibilité de s’élever très haut et de briller au firmament, mais il est clair que Johnson a bénéficié d’une liberté de mouvement qui lui a permis de s’approprier les principaux éléments mis à sa disposition pour prendre certains risques. Risques qui s’avèrent tous payants. À divers degrés mais quand même. Ne serait-ce que dans ces ruptures de ton, hyper casse-gueule mais pourtant extrêmement payantes. L’humour qui a toujours eu sa place dans Star Wars et qui ici, n’est pas mis en sourdine, parvenant à offrir au récit de belles respirations, un joli second degré, mais qui ne tombe jamais dans la surenchère. On sourit devant ces séquences qui tablent sur un savant décalage, mais la noirceur qui se dégage de la trame centrale n’est pas impactée. Ni l’émotion, particulièrement présente…
Vers l’infini et au-delà

Contrairement au Réveil de la Force qui faisait donc le trait-d’union entre les deux premières trilogies et un avenir que beaucoup ont donc considéré avec méfiance, Les Derniers Jedi avance et ne refait pas L’Empire contre-attaque ou Le Retour du Jedi. Il explore ses propres pistes. On pouvait donc craindre que l’apprentissage de Rey avec Luke Skywalker sur cette île isolée se transforme en remake de l’initiation de ce même Luke, des années auparavant, par le sage Yoda, mais non. Constamment, non sans y prendre un évident plaisir, Rian Johnson déjoue les pronostics et affirme à qui veut bien l’entendre et lui faire confiance, que son Star Wars regardera principalement vers l’avenir. Ce qui ne veut pas dire qu’il tourne le dos à l’ADN Star Wars. Pas du tout. Jouissant d’une formidable assurance, il prouve justement qu’il est possible de toujours faire du neuf avec ce que nous connaissons déjà et apporte de nouveaux éléments. Les Derniers Jedi est un vrai Star Wars. Un Star Wars flamboyant, tragique et parfois drôle, rempli à raz la gueule d’action et habité de plein de créatures dont certaines, si il est évident qu’elles vont se retrouver au pied du sapin cette année, n’empiètent pas non plus outre-mesure sur le récit et son désir de sobriété (on pense aux adorables Porgs ou aux chiens de cristal). Autrement dit, on est loin de Jar Jar Binks ou même des Ewoks.
Magnifiquement écrit, cet épisode relève avec dignité le défi qui était le sien dès sa mise en chantier. Les nouveaux personnages prennent peu à peu le pas sur les anciens, se montrant tous parfaitement pertinents. D’autant plus qu’ici, ils prennent systématiquement une nouvelle ampleur, venant nourrir de leur charisme et surtout de leur arc narratif personnel, une dramaturgie joliment amplifiée. Poe, le super pilote, s’exprime avec plus de puissance que dans Le Réveil de la Force, Rey s’impose comme une héroïne à la fois magnifiquement en phase avec les canons de la saga, mais incarne aussi avec brio le renouveau tant attendu, Finn se montre indispensable et les nouveaux, que ce soit le personnage incarné par Benicio Del Toro ou celui de Laura Dern, ont tous une utilité. Il n’y a pas de superflu. Les acteurs, tous très inspirés, incarnent des valeurs et ont tous la possibilité de briller. À divers degrés forcément mais ils brillent tous.
Et Mark Hamill ? Il est impressionnant. Bénéficiant de séquences hallucinantes (une en particulier), il finit de faire de son Luke Skywalker une icône du cinéma. Son charisme explose à chacune de ses apparitions. Son visage buriné charriant une émotion qui sert beaucoup l’histoire. Un héros qui jouit d’une réelle opposition en la personne d’Adam Driver, dont le Kylo Ren atteint sa maturité dans un déluge de violence et de rage ambiguë. Lui aussi brille de mille feux. Il est parfait, tout simplement. Et comme son personnage s’inscrit dans la continuité de Dark Vador, il devient véritablement ici un pur méchant Star Wars. Même si le Suprême Leader Snoke a lui aussi une sacrée gueule.
Enfin, difficile de ne pas parler de Carrie Fisher. Très présente, bienveillante, Leia rayonne au cœur d’un récit qui lui offre une ultime occasion de prouver quelle grande actrice elle fut. Sa disparition conférant bien entendu au film une émotion à fleur de peau qu’il est impossible d’ignorer.

Rouge sang

Les multiples trailers laissaient entendre que Rian Johnson avait décidé de mettre les bouchées doubles visuellement parlant. Armé d’un script qu’il a savamment peaufiné, le cinéaste n’a en effet pas oublié de soigner les formes. De l’introduction donc, à ce spectaculaire final, son film offre quelques stupéfiants morceaux de bravoure. Beaucoup même. Des évocations qui « trahissent » une totale compréhension d’un univers aux possibilités quasi-infinies, exploité comme rarement dans la saga, comme en témoigne cet affrontement sur cette planète rouge sang aperçue dans la bande-annonce. Magnifiquement mis en scène, ce nouvel opus est traversé de plans hyper inventifs à travers lesquels s’exprime une véritable poésie. Sans même avoir besoin de dialogues, Johnson parle un langage universel complètement en phase avec le champs lexical mis en place par Lucas. Juste par la force des images. En exploitant tout aussi bien de bons vieux effets à l’ancienne que les dernières technologies. Au final, Les Derniers Jedi est un tableau de maître dont la beauté rend justice aux enjeux du récit qu’il nous conte avec audace mais aussi un profond respect.

En Bref…
Star Wars : Les Derniers Jedi, au-delà des nombreux contrats publicitaires, et de son omniprésence dans les médias, est un sublime film de cinéma. Une œuvre incarnée, portée par un cinéaste qui se pose tout aussi bien comme un auteur respectueux et ambitieux que comme un technicien hors-pair et un excellent directeur d’acteurs. Émouvant, puissant, lyrique, drôle et crépusculaire, Les Derniers Jedi est un grand Star Wars. Un des meilleurs.

@ Gilles Rolland

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   Crédits photos : The Walt Disney Company France


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