Big Sean & Metro Boomin « Double or Nothing » @@½
Sagittarius Laisser un commentaireCadeau de Noël en avance : un album collaboratif avec le rappeur fraîchement platiné avec I Decided Big Sean et le hitmaker de l’année, le très prolifique Metro Boomin qui venait de produire Without Warning avec Offset et 21 Savage. Ça en avait tout l’air au départ, d’être un cadeau, hélas après deux écoutes, le bilan est : 2 fois quarante minutes de perdues.
L’affaire avait de quoi plaire, vu leurs précédents qui ont bien fonctionné sur I Decided, particulièrement le single « Bounce Back« . La curiosité l’a emporté et la lecture a démarré. Et à un moment donné, l’écoute s’est terminé. Ai-je eu un moment d’absence? Je me rappelle vaguement d’une successions de beats et sonorités, d’une voix endormie, d’avoir entendu vaguement 21 Savage, Travis Scott, Swae Lee… les quelques featurings décoratifs. Je réécoute une seconde fois pour voir si j’ai loupé quelque chose et manque de piquer du nez.
Grâce à ses déconcertantes aptitudes de rappeur, Big Sean met tout le monde KO, dans le sens soporifique du terme. On savait par le passé combien Big Sean pouvait être royalement chiant, mais là il s’est surpassé. Manquerait plus qu’il ajoute des ad-libs en train de bailler ou ronfler tellement il donne l’impression d’avoir enregistré ce projet depuis son lit. Et apparemment j’ai loin d’avoir été le seul à subir ce drôle de phénomène car le rappeur de Detroit (titre qui n’a rien d’honorifique le concernant) est devenue en quelques heures après la sortie de l’album la risée de Twitter et pas que pour son flow qui fait bailler comme un épisode de Derrick en pleine sieste digestive. Plus cette rime extrêmement maladroite sur Rosa Park qui passe mal (« I had a dream I rode with Rosa Parks in the back of the Bach, and we was blowin a blunt and she was packing a strap”).
Comme quoi, Metro Boomin’ ne peut pas toujours faire de miracles. Il essaie des trucs malgré tout, en puisant dans des samples qui sortent un peu de son ordinaire comme il a su faire avec le déjà culte « Mask Off« , comme prendre « Do You Know Where You’re Going To » de Diana Ross pour « Go Legend » ou la boucle latino de « Who’s Stopping Me« . Mais rien à faire, la faute à Big Sean qui ne fait rien pour arranger les choses. Il faut croire qu’il n’y avait que Metro Boomin’ pour lui faire confiance. Comme dit l’expression, « la mayonnaise ne prend pas ». À écouter le beat minimaliste de « So Good » on pourrait penser que Metro baisse les bras, avec un Big Sean qui prend le ton de la cachotterie comme s’il était en plein milieu d’un film de boules, ce qui n’est pas étonnant vu la teneur de ses lyrics classés X (en même temps il ne pense qu’à ça). Ça vole pas haut. On ne compte plus le nombre de fois où il sort le mot « ass » (sans parler d’un jeu de mot douteux avec « analyzed » qu’il emphase pour qu’on l’ait bien saisie).
Alors Double or Nothing ? Presque deux fois rien. Ils pouvaient mettre dix dérivés de « Bounce Back » à la suite, on se serait moins fait chier. Beau contre-exemple de collab album qui ne marche pas sur un long (plutôt moyen à double titre) format malgré des indicateurs au vert. Peut-être auraient-ils du apprendre à mieux se connaître…