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Le gentil guide des disques “tendrichoux” #2 – Automne 2017

Publié le 20 décembre 2017 par Le Limonadier @LeLimonadier
Le gentil guide des disques “tendrichoux” #2 – Automne 2017

L'arrivée de l'hiver ayant déjà dû faire de vous des êtres humains beaucoup trop pâles et sensibles, allons dans le sens des poils synthétiques de la fourrure sur votre doudoune fabriquée par des enfants, et plongeons ensemble dans ce gentil guide des disques tendrichoux sortis cet automne. Des albums qui nous ont touchés, calinés, calmés mais aussi il faut le dire, un peu secoués, par leur tendresse parfois mouvementée. Car il faut toujours se méfier de l'eau qui dort, et comme le dit l'adage : " la musique calme c'est pas que pour s'endormir en cuillère derrière des êtres humains (ou des gros coussins) ".


Au programme de ce guide : de la synthé musique bonne et touchante, de la folk minimaliste pour feux de camps, de la folk pop baroque pour feux de banquiers, du post rock pas rock mais très doux, de la country pop pour poney urbain, et de l'ambient scandale pour sieste de vandale. En vous souhaitant un excellent scroll !

Le gentil guide des disques “tendrichoux” #2 – Automne 2017
C'est qui ?

Ben c'est écrit : Un artiste originaire de Majorque, exilé à Bruxelles, tombé amoureux il n'y a pas si longtemps des sonorités synthétiques. Et on peut dire qu'elles lui vont très, très bien. Il a sorti au mois de novembre un premier album sur Marc Melia. Les Disques du Festival Permanent, le label de Gaspard Claus, et plus précisément dans une sous-section de celui-ci, curatée par le fameux Flavien Berger (qui dit être tombé sous le charme de Marc Mélia au hasard d'un concert). Un disque qui compile des morceaux composés ces dernières années, tous joués sur un unique synthétiseur, le Prophet (d'où le titre du disque...).

C'est pour qui ?

A première vue : pour tous les fétichistes du synthétiseur. Mais pas que, car ces morceaux à la beauté très accessible voient bien plus loin que leur supposée niche rétro futuriste.

Pourquoi c'est kiki ?

Parce que quand beauté rime avec simplicité, ça fait une expression poussive, déjà, mais surtout de très belles choses. Et dès les premières notes de "Yurimon" on se sent tout de suite à notre aise, fin prêts pour le voyage musical qu'on attendait depuis le début de cette année. Franchement, des albums qui s'écoutent aussi agréablement, avec l'évidence du plaisir de la première écoute, c'est quand même assez rare. D'autant plus quand ils sont aussi minimalistes. Un synthétiseur analogique aux belles textures sonores. Un vocodeur bien utilisé, qui évite l'écueil du "coucou je suis un robot !". Des mélodies qui se suffisent à elles-mêmes, qui tombent là où il faut. Et notamment dans la zone de notre cerveau qui active les pensées lumineuses et confortables, nappées d'un doux voile de souvenirs. Et de références bien sûr. Mais c'est bien l'instant présent que ce disque fait résonner admirablement, ce qui nous donne envie d'écrire en majuscule : VIVE LA MUSIQUE DOUCE ET INSPIRÉE JOUÉE AVEC AMOUR BORDEL !

Le plus tendre moment : "Fata fou"
Sorti surLes Disques du Festival Permanent le 10 novembre 2017.

David Allred - In A Town You Wouldn't Know

Le gentil guide des disques “tendrichoux” #2 – Automne 2017

C'est qui ?

est un chanteur et compositeur de folk originaire de l'Oregon. On l'a découvert cette année grâce à sa collaboration avec David AllredPeter Broderick pour le beau projet de folk expérimentale Allred & Broderic. Puis ona écouté son précédent disque Woods, qui nous a déjà fait passer de très beaux moments au coin du feu, le beaume au coeur. Il est revenu en solo cet automne avec un nouvel album, In A Town You Wouldn't Know.

C'est pour qui ?

Pour tous ceux qui aiment les jolies chansons au charme authentique, qui donnent envie de chanter pour ceux, qui sont loin de chez eux (désolé).

Pourquoi c'est kiki ?

Parce que le genre de la folk n'est ici pas vraiment perturbé, mais tellement joliment travaillé... Avec bien sûr une touche contemporaine. Piano, guitares, field recording, et des petits accompagnements suffisent à un disque qui commence de façon très limpide et mélancolique, puis se permet quelques amertumes harmoniques, pour revenir toujours plus près d'ambiances qui donnent envie de récolter du bois en compagnie de son âme sœur, sous un ciel étoilé, tout en sifflotant la plus belle mélodie que l'on connait. Et la suite, même si on la connait peut être aussi, on laisse David nous la raconter.

Le gentil guide des disques “tendrichoux” #2 – Automne 2017
C'est qui ?

Trois jeunes gens originaires de Lyon, jouant une musique d'inspiration plus toute jeune (la folk, la pop psychédélique) entre douceur acoustique, complexité harmonique et envolées synthétiques. Ils avaient sorti un premier très bel album en 2015, portant en son sein un imaginaire riche et coloré (comme leurs pochettes, bravo). On s'était d'ailleurs très bien entendu avec ces toutes ces jolies mélopées en cavale. La preuve. Après deux années entre labeur créatif et amertume politique, ils sont revenus cet automne avec un nouveau disque, intitulé Spéculation.

C'est pour qui ?

Déja pour ceux qui aiment la musique complexe et profonde, les structures alambiquées mais agréables, la chaleur sonore qui demande un peu d'effort. Oui, comme une activité physique... le plaisir de la mélodie faisant son chemin de la plus fine des façons, pour devenir une dopamine indispensable. Egalement pour ceux qui aiment le mélange des genres, les morceaux surprenants, qui déjouent les attentes. Et qui aimeraient que la musique dise plus de choses sur notre époque. Car une douce et lumineuse révolte plane tout au long de cet album.

Pourquoi c'est kiki ?

Alors on est un peu embêté dans le sens où le terme "kiki" n'est pas vraiment idéal (haha) pour désigner une musique entre imagerie moyenâgeuse, revendication métaphorique, et spéculation optimiste. Mais en même temps, pourquoi la musique engagée ne pourrait pas être tendre ? Et pourquoi critiquer farouchement l'élite serait interdit dans la musique de bon goût, tissée avec soin ? La démarche en tout cas, nous plait. Mais tendridoux public nous sommes, c'est bien la beauté de ces chansons malicieuses, la construction savante de petites histoires qui partent dans tous les sens, les belles voix intemporelles, et le fait d'avoir envie d'y revenir, qui nous fait à nouveau craquer. On leur dit bravo !

Le plus tendre moment : "L'horizon Tombe"
Sorti le 10 novembre 2017 surLes Disques Bongo Joe.


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