Tinariwen ‘ Elwan

2017 est une nouvelle superbe année pour Tinariwen. S’il y a déjà plusieurs décennies que le groupe de Touaregs fait de la musique, ce n’est pourtant que leur septième enregistrement depuis leur formation officielle en 1979. En effet, auparavant, les possibilités pour eux de graver leur musique étaient quasi inexistante ou alors hors d’atteinte.

Ensuite, le line-up du groupe est en constante évolution depuis les débuts et les origines sahariennes des musiciens et chanteurs y est également pour quelque chose. Leur propension naturelle a se déplacer va de paire avec les changements au sein même de ce groupe sans cesse plus connu et reconnu.

Si Tassili, en 2011, avait déjà fait beaucoup parler, leur signature sur le célèbre label ANTI- en 2014 a probablement lui aussi une certaine importance dans le fait qu’il est difficile, en 2017, d’avoir échapper à la sortie de Elwan. Tinariwen mérite autant de se trouver dans les classements « world music » (quelle appellation réductrice…) que dans ceux consacrés au blues ou, plus amplement, à la musique rock actuelle. Aussi certains les placent-ils plus simplement dans la catégorie « internationale », large et imprécise mais ni réductrice ni clivante.

Ainsi, Elwan a reçu les participations spéciales d’artistes plus internationaux tels Mark Lanegan, Alain Johannes, Kurt Vile et Matt Sweeney, et il a été enregistré entre la France et la Californie, ainsi qu’au Maroc, c’est-à-dire loin de leur Mali d’où ils ont dû s’exiler depuis plusieurs années déjà puisque, déjà en 2014 pour l’album Emmaar, ils n’avaient pu enregistrer dans leur pays de naissance.

On comprend alors que, parmi les thématiques chères à Tinariwen, l’exil s’ajoute à l’exploration, qu’elle soit physique et donc spatiale ou alors spirituelle voire plus humblement humaine.

Leur musique doit être écoutée, à mon goût, sans a priori. Seul l’envie d’évasion doit guider notre écoute, dont les musiciens se proposent de dessiner un horizon qui n’a jamais réellement l’air si éloigné qu’il n’y paraît. Car, c’est un fait depuis longtemps, la musique n’admet pas de frontières.

(in heepro.wordpress.com, le 20/12/2017)

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