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Les langueurs de l'armée française

Publié le 02 juillet 2008 par Hermas

Les langueurs de l'armée française La France est en ce moment agitée, notamment, par des débats assez vifs qui opposent le gouvernement à l’armée. On connaît l’affaire du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et des critiques vigoureuses – et apparemment pleines de bon sens -  dont il a été l’objet de la part d’officiers généraux et supérieurs réunis sous le nom de “groupe Surcouf” (1). Plus récemment, à la suite du tragique incident de Carcassonne, le Président de la République s’en est pris publiquement, sinon à l’armée, du moins à des cadres de l’armée – chose étonnante – au point de provoquer la démission du chef d’Etat-Major de l’armée française, le Général Bruno Cuche. Parmi les griefs du groupe Surcouf, figure le fait que le Livre blanc est l’œuvre incohérente d’amateurs – compliment retourné par le Président de la République à l’occasion de l’affaire de Carcassonne, déconnectée de la réalité des périls de l’heure. Il fustige en particulier « la diminution des effectifs de l'armée de terre et le “report” de la décision de construire le deuxième porte-avions, qui signe une rupture capacitaire majeure », alors que les circonstances présentes de conflit imposent « à la fois des forces terrestres plus nombreuses, une capacité de projection aérienne et navale plus affirmée, une réorientation des programmes en conséquence. Ces choix ont été faits par les Britanniques voici plus de cinq ans. » La question de ce « deuxième » porte-avions tient presque de la farce. Un ami, avec lequel nous parlions de cette question, tombait des nues : « Quoi, un pays comme la France, avec ses zones d’interventions éparpillées dans le monde, n’a qu’UN porte-avions ? » Il n’en croyait pas ses oreilles. Eh oui, un porte-avions, le Charles de Gaulle, de 40.600 tonnes, pouvant embarquer 40 aéronefs ([photo ci-dessus]. Dans le même temps, on apprend que les Britanniques, dont il était question plus haut, on décidé la construction de deux nouveaux porte-avions de 65.000 tonnes, le Queen Elizabeth et le Prince of Wales, embarquant chacun 50 aéronefs, qui devraient entrer en service en 2014 et 2016 (date de lancement initialement prévue d’un aujourd’hui hypothétique deuxième bâtiment français), pour un coût de 5 milliards d’euros. Rappelons, pour mémoire, que les britanniques possèdent à l’heure actuelle trois porte-avions, le HMS Invincible (1980), le HMS Illustrious (1981) et le HMS Ark Royal (1985).   Ces débats nous paraissent bien illustrer l'amplitude des problèmes liés à l'appréhension, dans des circonstances déterminées, du bien commun d'une société - lequel bien inclut les capacités de défense de cette dernière et ses capacités de faire face partout dans le monde aux dangers qui menacent la paix. 

(1) Cf. “Livre blanc sur la défense : une espérance déçue”, article paru dans les colonnes du Figaro du 18 juin 2008, et dont la lecture est indispensable à qui s'intéresse à ces sujets


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