
On commencera par une flute de Crémant d'Alsace sur un sirop de mirabelle Laroppe (54200 Bruley) dans lequel une mirabelle (dénoyautée s'il vous plait) roulera sous l'effet des bulles.
Si nous étions
plusieurs siècles en arrière, nous aurions comme le faisaient les Alsaciens venus s’installer dans le quartier Saint-Antoine afin de travailler dans la menuiserie et l’ébénisterie, apporté notre choppe pour consommer de la bière, comme le voulait la tradition à l’époque.Fondée en 1864 par l’Alsacien Frédéric Bofinger la brasserie a marqué l’histoire de la capitale. C’est en effet dans cet établissement qu'a été installée la première pompe à pression de la ville. La boisson titre alors entre 18 et 25°. La bière de Noël est servie ce 6 décembre, évidemment à la pression, dans les verres adéquats et proposée avec des bretzels.
Selon une histoire locale, le bretzel serait né en 1477 d'un ultimatum imposé par le roi à un boulanger de Bouxwiller d'inventer un pain "au travers duquel le soleil brillerait trois fois". Sa femme priant les bras posés sur sa poitrine en forme de croix lui donna l'idée de croiser les deux extrémités d'un ruban de pâte, formant ainsi trois trous, à travers lesquels le soleil pouvait briller trois fois.


Ce n'est pas la seule spécialité de la maison (il faut compter aussi avec les huîtres et les fruits de mer) mais la choucroute est tout de même le plat emblématique alsacien par excellence. Alors plusieurs énormes poêlons avaient été préparés.


Plus originale, la Choucroute d'agneau, qui a été imaginée l'année dernière à Pâques, et qui est dévoilée par Frédéric Tabey, le directeur de l'établissement.



Le chef Stéphane Loaec m'apprend que chaque poêlon renferme 10 kilos de chou, alors que d'habitude ce légume est cuisiné par 50 kilos, ce qui correspond à un volume hebdomadaire d'environ 600 kilos.

D'autres plats sont réputés dans le restaurant comme le Baeckeoffe qui est réalisé non pas avec des viandes comme le veut la coutume mais avec des poissons (Bar, saumon d’Écosse et haddock). Le traditionnel Munster fermier de la maison Siffert-Frech est un autre incontournable et comme dessert le Strudel aux pommes et raisins qui fit dans la salle du premier étage une entrée en feu d'artifices.

Tout au long de la soirée nous avons admiré le cadre ce cet établissement, établi en 1864, et qui a conservé son authentique décoration Belle Époque, ses marqueteries, sa splendide verrière, ses banquettes de cuir et cuivres, tout un ensemble qui en fait l'un des grands classiques du quartier Saint-Antoine/Bastille.

Deux nouvelles salles prennent alors la place d’une crémerie et d’une boulangerie dont les piliers demeurent visibles. Entre 1919 et 1921, l’architecte Legay, le décorateur Mitgen et les maîtres verriers Néret et Royé donnent à Bofinger le faste qui lui vaudront le surnom de "plus belle brasserie de Paris".
La Seconde Guerre Mondiale porte un coup d’arrêt au foisonnement de Bofinger. Une inscription d'un des vitraux de l'étage est modifiée : Vive la France devient Vive le vin. Il a ainsi pu être conservé. Et on peut toujours admirer cet autre vitrail de Gambrinus assis sur son tonneau signé de Néret.

Le 13 mars 1989, la brasserie est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Raison supplémentaire pour y venir ! Le cadre est superbe et les assiettes sont bien garnies.
Nous sommes repartis avec un sac évoquant les personnages dessinés par Hansi et un kouglof du maitre en la matière, Stéphane Vandermeersch, chez qui j'ai fait un reportage il y a quelques mois.


Cuisine française et spécialités alsaciennes
5-7 Rue de la Bastille, 75004 Paris - 01 42 72 87 82
Horaires : 12:00–15:00, 18:30–00:00
Vente à emporter possible