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2017, année régressive

Publié le 31 décembre 2017 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

2017 aura été une année à double tranchant. En effet, sur le plan professionnel et personnel, j’ai réellement ressenti le passage à l’âge adulte, que ce soit avec l’abandon des rêves de jeunesse pour le Mari qu’avec le passage à l’échelon supérieur pour moi. Dans les deux cas, cela reste un bouleversement, entre le deuil de ses rêves les plus fous et le fait de pouvoir accéder à des compétences que l’on pensait inaccessibles.

Pour compenser cette année 2017 bourrée d’évolutions, j’ai tranché avec une année musicalement très régressive. En effet, si j’ai fêté mon 34e anniversaire sous le signe de mes 2 fois 17 ans, j’ai eu successivement entre 10 et 20 ans au gré de mes playlists. Que ce soit pour aller au concert de mon groupe préféré ever depuis 22 ans, la réhabilitation de la musique que j’écoutais à 14 ans ou le fait que j’écoute de nouveau de la musique faite par des jeunes, mon adolescence ne m’aura jamais autant fait de piqûre de rappel.

Voyons donc comment j’ai fêté la musique en 2017.

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2017 en albums

J’ai eu l’impression d’avoir écouté plus d’albums sortis dans l’année, même si entre la découverte du répertoire de Nick Drake, des Rolling Stones entre 1965 et 1969, des rééditions de Sergent Pepper’s Lonely Hearts Club Band et d’OK Computer OKNOTOK et des intégrales Sheller et Polnareff qui se poursuivent, j’ai eu l’impression de davantage m’imposer dans la discothèque musicale et ça m’a fait beaucoup plaisir. J’ai donc sélectionné 5 albums pour mon année 2017

Foo Fighters – Concrete and Gold

Outre ce moment magique qu’était le concert à l’Accor Hotel Arena ce 3 juillet, le Mari a eu la bonne idée de m’acheter l’album qui allait avec. J’y ai retrouvé un son plus proche de l’énergie et l’ambition des premiers albums qu’étaient Foo Fighters (1995) et The Colour And The Shape (1997) et beaucoup moins sombre que le précédent album du groupe, Sonic Higways (2014). Bref, même s’il n’est pas créatif dans sa structure, cet album a le mérite de montrer un groupe qui vieillit moins mal qu’AC/DC ou que les Rolling Stones, et ce n’est pas plus mal.

Noel Gallagher’s High Flying Bird – Who Built The Moon ?

Alors que la majorité des media, prompts à jouer sur la rivalité sur les Tic et Tac de la brit-pop, se sont mis à encenser l’ennuyeux As You Were du petit Liam G., le grand frère a décidé de prendre le contre-pied de ce qu’on attendait de lui et de fêter dignement ses 50 ans en remixant toute l’année 1967 dans un album qui sonne pourtant très actuel. C’est osé, ça brusque les pisse-froids qui croient encore à la reformation d’Oasis, et c’est par conséquent parfait. Et puis merde, arrêtez : la reformation d’Oasis, c’est comme moi me remettant avec mon premier mec, personne n’aurait retenu la leçon.

Queens Of The Stone Age – Villains

Grâce à la dimension pop et dynamique de la production de Mark Ronson, le groupe de Josh Homme a quitté l’univers un peu loud de … Like Clockwork (2013) pour aborder le rockabilly et des sonorités plus blues. Bref, un album qui n’est pas bourrin et frontal, mais plutôt dansant.

Depeche Mode – Spirit

J’en ai déjà fait la critique ici étant donné qu’on m’avait offert l’album lors de mon anniversaire. Je reste sur la même impression d’un Depeche Mode toujours aussi sombre musicalement, mais rafraîchissant dans leur approche créative, étant donné la baisse de tension entre le diptyque Gahan-Gore.

Jake Bugg – Hearts That Strain

Là aussi, j’en ai fait un critique précédemment, et je persiste et signe quant à la qualité de cet album injustement cassé par la critique pour cause d’évolution trop violente vers le blues et une pop qu’elle estime impropre de Jake Bugg. Personnellement, je vois là des sonorités certes sous influence Nashville et Dan Auerbach, mais en aucun cas, je trouve Hearts That Strain impropre de Jake Bugg. Je dirais même plus que l’album est bien plus équilibré qu’un album aussi foutraque et fourre-tout dans sa construction qu’On My One.

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Les petits nouveaux de 2017

Bizarrement, le fait de bosser dans un établissement secondaire m’a fait écouter de la musique de jeunes, voire du hip-hop. Voici trois petites pépites qui m’ont fait sautiller en 2017.

Eddy de Pretto

Je n’avais pas vu arriver cette baffe dans la gueule de la part de ce jeune homme de Créteil. Je ne me rappelle plus quand un artiste m’a mise KO à ce point en seulement deux titres. Je ne l’ai découvert qu’au mois d’octobre, mais depuis, ma vie n’est plus tout à fait la même, tant je suis subjuguée par ce mélange de violence et de douceur.

Thérapie TAXI

Le petit Raphaël Zaoui a fait du chemin depuis le Morning Rock de Oüi FM. Avec ses deux acolytes, il a fondé en 2015 le groupe Thérapie TAXI qui cartonne cet automne 2017 avec Hit Sale, en attendant le premier album en février 2018.

Roméo Elvis

Cela fait deux-trois ans que le rappeur belge, fils du chanteur Marka, fait parler de ses sons, entre hip-hop traditionnel et chanson francophone. Je l’ai découvert dans le même délire que Thérapie TAXI, mais aussi parce que sa sœur Angèle commence également à faire parler d’elle dans la même veine.

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So long 2017

Si 2017 a été moins meurtrier que 2016 pour la pop culture, quelques chanteurs et musiciens ont quitté le plancher des scènes pour aller rejoindre les étoiles.

Loalwa Braz Vieira (1953-2017)

La chanteuse de Kaoma, dont la carrière a été circoncise au Brésil par la suite, elle a été retrouvée carbonisée dans sa voiture le 19 janvier 2017, suite au cambriolage de son domicile. Elle avait 63 ans.

Chuck Berry (1926-2017)

A 90 ans, après un ultime album sorti en octobre 2016 à l’occasion de son 90e anniversaire, après une vie entre délits et concerts dantesques, le pionnier du rock s’est éteint près de Saint-Louis, Missouri, là où il a toujours vécu. Reconnu comme étant un poète du rock, ayant la forte tendance à s’auto-plagier, il restera un de mes meilleurs souvenirs de concerts, lorsqu’en juillet 2006, je l’ai vu dans un festival avec Jean-Louis Aubert, Trust, Jerry Lee Lewis et Little Richard. Il est arrivé sur scène après un concert poussif de Little Richard, et du haut de ses 80 ans, il s’est avancé en criant It’s my turn, youhouuuuu ! devant une foule en délire. Et il a envoyé du steak comme jamais.

Robert Miles (1969-2017)

DJ suisse d’origine italienne, Roberto Corcina, dit Robert Miles, se fait connaître au monde avec le tube Children en 1995. Il a enchaîné les mixes en soirée et les enregistrements de manière plus sporadique dans les années 2000 et 2010 jusqu’à son décès des suites d’un cancer.

Chris Cornell (1964-2017)

Chanteur des groupes Soundgarden dans les années 1980-90 et Audioslave dans les années 2000, il menait à partir de 2007 une carrière solo, jusqu’à son suicide à la suite d’un concert le 19 mai. Dévasté par la nouvelle, son ami Chester Bennington, chanteur du groupe Linkin Park et dépressif chronique, se suicide à son tour le 20 juillet, à l’âge de 42 ans.

Charles Bradley (1948-2017)

Cuisinier originaire du Bronx, il eut la révélation en voyant James Brown en 1962 à l’Apollo Theater d’Atlanta avec sa sœur. Il a alors 14 ans. Mais ce n’est qu’à l’orée des années 2000, alors qu’il est licencié de son boulot de cuisinier, qu’il se lance réellement dans la musique sur le label Daptone qui joue sur la nostalgie funk et soul des années 1970. Mais ce n’est qu’à partir de 2011 que sa carrière se mène à l’international. Il décède à 69 ans le 23 septembre, des suites d’un cancer.

Tom Petty (1950-2017)

Fondateur des Heartbreakers en 1976 et membre des Traveling Wilburys entre 1988 et 1991, Tom Petty fut une grande influence du rock américain au point de collaborer avec Johnny Cash dans ses dernières années.

Fats Domino (1928-2017)

Fils d’immigrés créoles employés dans les plantations de Louisiane, Antoine Domino fut surnommé Fats en raison de son surpoids. Il commence sa carrière à 14 ans en écumant les boîtes de la Nouvelle-Orléans, mais sa carrière commence réellement à 20 ans. Considéré comme un pionnier du rock et du rythm’n’blues, il fut élevé au rang de culte de son vivant et a notamment enregistré un disque en soutien aux victimes de l’ouragan Katrina en 2005.

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Une chanson par mois

Janvier : Rolling Stones – You Can’t Always Get What You Want (1969)

Février : Justice – Randy (2016)

Mars : Blank and Jones – DJ Culture (2000)

Avril : Ed Sheeran – Shape Of You (2017)

Mai : Portugal. The Man – Feel It Still (2017)

Juin : Radiohead – I Promise (1997/2017)

Juillet : Luis Fonsi feat. Daddy Yankee – Despacito (2017)

Août : L’Artiste feat. Awa Imani – Chocolat (2017)

Septembre : Laurent Voulzy – Belem (2017)

Octobre : Son Little – Blue Magic (2017)

Novembre : Âme – Rej (2006)

Décembre : Dead Can Dance – Children Of The Sun (2012)

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Joyeuse année 2018 à vous et à bientôt pour de nouvelles aventures musicales.



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