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10, 20, 30, 40, 50 : la classe 8 en musique

Publié le 02 janvier 2018 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Nous voici le 1er janvier 2018, je me permets donc de vous souhaiter une heureuse année. Qu’elle soit remplie de musique et que les joies apaisent les moments de doute. Pour ma part, je m’espère autant de claques musicales en 2018 qu’en 2017, qui fut assez riche en moments de partage, même si cela ne s’est pas senti sur ce blog.

Qui dit nouvelle année dit marronnier, à savoir mes petites préconisations de titres qui couvrent la période de désormais quinze ans avant ma naissance jusqu’à mes 25 ans. L’exercice m’amuse toujours, d’autant plus qu’elle me permet d’affiner mes goûts musicaux en choisissant tel morceau à préconiser et pas un autre. Parfois – comme pour l’année 1968 –, faire une préconisation est un crève-cœur, tant les titres de qualité ont pullulé.

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1968 : 50 ans après

10, 20, 30, 40, 50 : la classe 8 en musique

Chansons écoutables

Version française : Michel Polnareff – Le Bal des Laze

La preuve que je soumets cette préconisation sans pression aucune *lulz* : le Mari s’est quand même offert pour Noël l’intégrale « Couscous » (en référence au sosie de Polnareff joué par Jean-Paul Rouve dans le Podium de Yann Moix). Cela nous a permis de découvrir le titre débarrassé des scories d’une mauvaise remasterisation, et par conséquent de découvrir des scories dans la partition (notamment l’orgue qui s’emballe au milieu du troisième couplet). Nous sommes des dingues.

Version internationale : The Rolling Stones – Street Fighting Man

J’avoue : je suis allée au plus évident pour cette préconisation, tant ça a été la galère pour trouver un titre qui se départage pour toute l’année. Car 1968 représente une année de bordel généralisé dans le monde, entre les manifestations d’étudiants et d’ouvriers en France, les manifestations pour les droits civiques aux Etats-Unis et les manifestations en faveur de la fin de la guerre au Vietnam un peu partout dans le monde. J’ai justement choisi cette chanson, car Mick Jagger dénonce finalement la mollesse de la jeunesse britannique face à ces différents mouvements.

Chansons inécoutables

Version française : Sylvie Vartan – La Maritza

Si cette chanson parle de quelque chose de très personnel qu’est le déracinement et qu’elle s’inscrit dans une vraie dimension lyrique qu’avait adoptée la chanson française en 1968, ce n’est pas sur ce sujet que je l’attaque. Pour la dimension kitschouille cinquante ans après, je pourrais même faire le même reproche à Michel Polnareff. Mais là où Le bal de Laze raconte une histoire épique, La Maritza me met mal à l’aise.

Version internationale : Pink Floyd – Jugband Blues

Dès le deuxième album, le Floyd version Syd Barrett nous emmène au pays merveilleux du LSD et des sons qui mettent même le Mari en PLS. En témoigne ce titre, premier morceau enregistré en octobre 1967, qui navigue entre comptine composée pour les Teletubbies et trip halluciné à la Revolution 9 sorti la même année. Bref, si Mick Jagger déplore la mollesse de la jeunesse anglaise, il y a de fortes chances en écoutant d’autres chansons composées à cette époque que cette mollesse soit imputable à l’ergot de seigle.

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1978 : 40 ans après

10, 20, 30, 40, 50 : la classe 8 en musique
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Version française : Eddy Mitchell – Il ne rentre pas ce soir

Outre le fait que Monsieur Schmoll chante ce qui est une situation de plus en plus banale quarante ans après, cette chanson est la preuve que le chanteur de Belleville a trouvé la bonne combine pour ne plus faire de four comme dans le début des années 1970, à savoir d’enregistrer ses albums à Nashville avec les producteurs ad hoc.

Version internationale : The Who – Who Are You

Ce titre est tiré du dernier album enregistré avant le décès de Keith Moon en septembre 1978. Il fait suite aux projets solo de différents membres du groupe, mais aussi aux problèmes d’alcool chez Pete Townshend, John Entwhistle et Keith Moon. Le titre connut une deuxième carrière avec l’utilisation comme générique des Experts Las Vegas.

Chansons inécoutables

Version française : Michèle Torr – Emmène-moi danser ce soir

Vous le savez, j’ai un problème avec tout ce qui est chanson française pleine de guimauve et de bons sentiments. Michèle Torr n’est pas en reste et, j’aurais été son mari, je l’aurais emmenée en boîte échangiste pour la calmer un petit moment.

Version internationale : The Wings – With A Little Luck

Macca pas inspiré et sans George Martin, qui veut essayer de surfer sur la vague disco-funk = il est gentil hein, mais à petite dose.

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1988 : 30 ans après

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Version française : Gérard Blanc – Une autre histoire

Malgré le côté trèèès kitschouille de l’orchestration, qu’il faut davantage imputer aux modes de production standards des années 1980 qu’à la chansons elle-même, Gérard Blanc des Martin Circus nous livre là une des rares chansons françaises de l’année 1988 qu’on peut écouter sans honte avec trente ans de recul.

Version internationale : Tracy Chapman – Talking ‘Bout A Revolution

Je me vois du haut de mes 5 ans, à regarder la chanson à la télévision et à me demander si c’est un monsieur ou une madame qui chante. J’ai eu le même sentiment avec Terence Trent d’Arby qui a explosé la même année avec Wishing Well. Il n’empêche que trente ans après, de la même manière qu’Alanis Morrissette, Tracy Chapman a beaucoup influencé mon parcours de musicienne et d’auditrice.

Chansons inécoutables

Version française : Felix Gray – La Gitane

J’ai longtemps hésité avec Un roman d’amitié d’Elsa & Glenn Medeiros et Est-ce que tu viens pour les vacances de David & Jonathan. J’ai privilégié en vérité l’aspect honteux de La Gitane, quand je rigole et écoute avec beaucoup de second degré les deux autres titres cités avec le recul. D’autant plus que la fin des années 1980 est propice au développement de l’imagerie des Gitans en France, entre les Gipsy Kings, les Négresses Vertes et le Amor de Mis Amores  de Paco. Au point que Félix Boutboul, dit Gray, fasse en sorte qu’on le confonde avec un guitariste issu des Saintes-Maries de la Mer.

Version internationale : The Beach Boys – Kokomo

  • Mais quelle merde ! Je ne comprends pas comment Love and Mercy de Brian Wilson a à peine atteint la quarantième place alors que cette daube est arrivée n°1 !
  • Il faudra peut-être que tu penses à regarder Cocktail…Un film des années 1980 avec Tom Cruise dedans…
  • Ouais bah si le film est comme la chanson…

SPOILER : oui.

1998 : 20 ans après

10, 20, 30, 40, 50 : la classe 8 en musique
Chansons écoutables

Version française : Alain Bashung – La nuit je mens

On peut dire que Fantaisie militaire est le sommet artistique de l’artiste qui nous a quittés en mars 2009. Tout dans cette chanson respire la grâce et l’intemporalité, que ce soit le phrasé si caractéristique du Bashung vieillissant ou l’orchestration au cordeau. Il existe dans la réédition de l’album une version acoustique bien plus émouvante, mais je la garde pour moi, afin de vous inviter à vous procurer au plus vite cette réédition.

Version internationale : Madonna – Frozen

Je reproche souvent au public de figer dans leurs désirs et de cantonner certains artistes à certains moments de leur carrière, mais c’est exactement ce que je vais faire ici. Madonna, après l’expérience de la maternité, arrive dans le plus grand des calmes dans les affres de la quarantaine. Tout ce bouleversement donne ce sublime album qu’est Ray Of Light, qui est un chef-d’œuvre de minimalisme et d’introspection où on retrouve une Madonna dépouillée de ses travers de Material Girl et techniquement à son meilleur.

Chansons inécoutables

Version française : Manau – La tribu de Dana

Je me revois à l’époque, en plein revival celtique, et pleine de circonspection malgré tout face à ces descendants de Villetaneuse. Vingt ans après, ayant moi-même migré dans le neuf-cube, j’ai peur que mes propres enfants en viennent à faire ce genre de choses. Que ce soit avec Manau ou Nolwenn Leroy, migrer en Île-de-France et se revendiquer de la Bretagne ne donne pas les meilleures perspectives musicales.

Version internationale : Aerosmith – I Don’t Want To Miss A Thing

Point guimauve à son paroxysme. C’est là où je me dis qu’Armaggedon a mal vieilli – et pourtant, j’ai couru le voir avec mes copines en salles avec comme argument marketing Ben Affleck, on ne se refait pas – et surtout qu’Aerosmith, avec ce genre de merde, a réussi à faire occulter auprès du public une carrière bien plus subtile qu’il n’y parait. Il faut dire que ce titre était dans la continuité d’une carrière dans les années 1990 parsemée de titres rock FM aux antipodes du métal qui avait fait leur gloire.

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2008 : 10 ans après

10, 20, 30, 40, 50 : la classe 8 en musique
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Version française : Julien Doré – Les limites

Après la Nouvelle Star remportée en 2007 et sa reprise Moi… Lolita, Julien Doré sort en 2008 son premier album qui se situe sur la lancée des propositions artistiques farfelues qu’il a proposées lors du programme. C’est un franc succès, et c’est ainsi qu’il est le seul avec Christophe Willem à avoir acquis une telle notoriété suite à la Nouvelle Star.

Version internationale : Coldplay – Strawberry Swing

J’avais déjà dit à l’époque que Viva La Vida était mon album préféré des années 2000. Je persiste et je signe, et ça me fait d’autant plus mal au cul de voir l’état de leur carrière depuis dix ans, quand je vois le sommet artistique qu’a représenté cet album. Autant Mylo Xyloto (2011), je l’ai laissé de côté vite fait, autant Viva La Vida, je le réécoute encore avec un immense bonheur.

Chansons inécoutables

Version française : Grégoire – Toi + Moi

Plusieurs raisons font que cette chanson me file de l’urticaire. Premièrement, un chanteur qui porte le même prénom que mon chéri de l’époque et qui fait une chanson énervante que TOUT LE MONDE chante en face de lui et/ou de moi, ça laisse des séquelles. Deuxièmement, Internet n’oublie rien et une version chantée par moi bourrée est facilement trouvable sur Youtube. Bref, cette chanson ne m’a apportée que des emmerdes.

Version internationale : Beyoncé – Single Ladies

Je sais que je vais me faire taillader la gueule par à peu près 80% de mon entourage féminin, mais cette chanson me fait le même effet que la chanson précédente. Je veux bien qu’à l’époque, la plupart de mes copines qui dansent encore dessus étaient célibataires, mais à un moment, le second degré a bon dos.  Même I Don’t Need A Man de Pussycat Dolls voire Wannabe des Spice Girls restent encore aujourd’hui des revendications de Wooohoooo Girls moins honteuses. C’est dire à quel point je pense qu’il faut sérieusement arrêter les conneries.

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A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.



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