Magazine Culture
Et si 2018 était pour une fois une année magique ? Une année où tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Une année où il n'y aurait que de la bonne musique à écouter. Une année douce, paisible, riche en rencontres, en découvertes et disons-le sans craindre de paraître un peu mièvre, en AmourS avec un grand A et un grand S. En tout cas, c'est ce que je vous souhaite pour cette nouvelle année. Pour commencer, je vous propose de revenir sur l'aventure du journal "Magic, revue pop moderne" qui aura marqué l'année 2017 dans le milieu de plus en plus fermé de l'indie pop. Le magazine, tel un phénix, était rené - la taupe ? désolé pour le premier jeu de mots foireux de l'année - de ses cendres. Malgré l'appui de quelques quadragénaires nostalgiques de leur jeunesse et une ligne éditoriale plus large et "grand public", cela n'a pas suffi à lui faire passer l'hiver. Les problèmes n'étaient pas uniquement économiques. Il existait aussi un conflit latent entre le principal actionnaire et l'ensemble des journalistes, qui a éclaté au grand jour au moment de l'annonce du nouvel arrêt du magazine. Pour marquer cette fin d'année, ces journalistes ont décidé de faire eux-mêmes leur journal et de le diffuser uniquement par voix électronique et sur les réseaux sociaux. Ledit magazine est disponible en PDF via la page Facebook de Mushroom ou sur dropbox. J'ai donc lu ce fichier, en l'ayant imprimé préalablement. Oui, je suis un "vieux", j'ai toujours du mal à lire sur des appareils électroniques. Il me faut toucher le papier. C'est d'ailleurs ce que voulait à l'origine les journalistes et aussi que chacun en imprime un autre exemplaire à partager avec au moins une connaissance. Que les gens lancent une chaîne... comme au bon vieux temps du début de l'internet. Pas sûr que que l'idée ait fait recette... En attendant, le journal, comme prévu, nous parle de ses habituelles marottes (Felt ou Television Personalities dont des rééditions sont prévues pour 2018), toute cette pop principalement anglaise apparue au début des années 80 et qui en aura inspiré tant d'autres (Ariel Pink, John Maus, Holy Shit, Destroyer, etc). Il est question de la période bénie des fanzines : des débuts de Magic bien sûr qui s'appelait alors Magic Mushroom (d'où aujourd'hui le Mushroom sans Magic), mais aussi "Les Anoraks Sages" - à l'époque, consacré meilleur fanzine du monde par Bernard Lenoir, lui-même - créé par Anne M., ancienne femme d'un dénommé Philippe Katerine et qui raconte ici où l'a conduit sa passion de jeunesse.
Elle est notamment responsable des compilations HEOL sur lesquelles on entend les premiers pas de Katerine donc, mais aussi de Dominique A, des Little Rabbits ou de Chelsea, le premier groupe d'Emmanuel Tellier, journaliste aux Inrocks puis à Télérama. Elle pousse aussi la chansonnette sur le disque "L'éducation anglaise" de son amoureux. Il y a malheureusement quelques papiers plus dispensables qui semblent ne concerner que quelques "happy few", où les anciens de "Magic" s'auto-congratulent. Mais au final, il faut l'avouer, on y fait plus de découvertes que dans un numéro habituel de Magic : un article sur un passionnant et méconnu label norvégien, Metronomicon Audio qui mélange énormément de genres différents ou un autre à la gloire de la pop kitsch "made in Italia" dont l'improbable influence ne cesse de croître...
Ci-dessous une playlist créée au fil de la lecture... Bonne écoute et encore bonne année à toutes et à tous !