Celles qui jugent qu'on ne fait pas assez, ne cessent de l'ouvrir.
Celles qui jugent qu'on en fait trop, hésitent à fermer la boite de Pandore... qui contient tous les vices, du caprice des vieux jusqu'au caprice des dieux... de celui que tout le monde peut incriminer à celui que personne ne peut incriminer. Du plus anodin au plus dangereux.
J'appelle harcèlement : le fait de soumettre quelqu'un à des pressions répétées jusqu'à ce qu'il cède ou consente à vous céder... son intégrité, son intimité, sa liberté.
Mais là aussi, il y a 50 nuances de gré ou de force, qu'on ne peut pas passer sous silence sous peine d'offenser la saine intelligence.
Quand je vois ou j'entends Hollywood nous balancer tous ses porcs d'attache, je ne retiens pas les tâches mais les lâches qui l'ont ouverte après coup... leur belle gueule. Trop tard... toutes ces stars qui dénoncent leurs assaillants après avoir réussi leurs carrières, qui attendent souvent la fin de leur long métrage pour rapporter l'outrage, ou alpaguer l'alpagueur. C'est d'une malhonnêteté absolue, d'en vouloir au couteau qui vous a permis de couper le beurre. Les abus doivent être dénoncés avant, pas après avoir assuré ses arrières... pour que les lamentations ne soient pas lamentables et aussi déplorables que la manipulation.
Les femmes qui font aujourd'hui la UNE des journaux, ne sont pas entrain d'enrayer le harcèlement mais de le rendre marchand, payant... voire gagnant.
Entendons nous bien :
Nul n'a l'intention de condamner ou de blâmer le petit dragueur qui achève son périple par une bague au doigt. Ni celui qui vous court assidument après parce qu'il se voit plus beau qu'il ne l'est. On ne stigmatise pas non plus le harcèlement verbal, quotidien, banal, qui ne relève d'aucun tribunal mais seulement de la dialectique de l'attraction et de la répulsion entre sexes opposés.
Ce qui doit impérativement cesser, c'est l'abus du pouvoir de celui qui
se croit tout permis... jusqu'à vous obliger à glisser dans son lit sous peine de vous déclasser, ou vous chasser de son entreprise chérie...
Mais là aussi, la dialectique est bien connue, celle du maître et de l'esclave, celle de la lutte des classes qui exige votre résistance absolue. Il ne faut pas céder un pouce, si vous ne voulez pas passer pour... la putain respectueuse de la sacro sainte hiérarchie.
Balance ton porc n'est malheureusement pas le bon ressort pour mettre un terme à cette guerre des sexes et des textes.
Parce qu'en vérité, les vrais harceleurs sont toujours en liberté et sévissent en toute impunité... parce que leur chantage à eux n'est pas visible mais invisible, réel mais non-apparent, insidieux, obséquieux, visqueux...
Ils sont même très respectueux de votre désaveu mais ils font tout pour inverser les rôles et vous rendre nécessiteux...... vol en amont, viol en aval... vous n'êtes pas contente mais consentante... Proie facile ou docile pour ces prédateurs qui font tout pour vous faire craquer.
C'est le harcèlement du stratège qui ne vous oblige pas à glisser dans son lit mais qui fait tout pour que vous soyez obligée de le faire. C'est la stratégie du fait accompli, adoptée ou maitrisée par tous les fins limiers qui passent au travers des mailles du filet... Ce ne sont pas de petits voyous mais de grands escrocs qui n'ont rien à craindre...
Et pourtant, ce sont les seuls à incriminer : les manipulateurs sexuels ou textuels qui ne vous forcent pas physiquement mais vous pressent moralement jusqu'à vous pomper tout votre jus puis jeter l'écorce. Ce sont des voyous en col blanc qui vous saignent à blanc sans jamais être inquiétés pour autant.
Tout est faux chez eux : la classe, le respect, la Grâce... ne sont que des ingrédients pour faire sur vous main basse, vous asservir ou vous infliger le pire.