Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur(e) auto-édité(e), ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ... Cette semaine, c'est au tour de Christophe Martinolli
Photo de Pierre-Olivier
Les présentations
Pour commencer, est-il possible de vous présenter en quelques mots ?
(Etudes, métier, loisirs, etc)Je suis né à Nice, où j’ai très tôt eu envie de raconter des histoires et d’orienter mes études en ce sens. Dès le lycée, j’étais en option cinéma et audiovisuel, et j’écrivais beaucoup : des poèmes, des nouvelles, des scénarios. J’ai ensuite poursuivi mes études en m’expatriant à Lyon, puis Paris, jusqu’en Master Cinéma. Aujourd’hui je suis scénariste de télévision et de cinéma, c’est mon métier depuis une dizaine d’années. Depuis peu quelques années j’écris aussi pour la bande dessinée, qui est une discipline cousine. Enfin, j’ai renoué avec mes tout premiers amours, l’écriture en solitaire pour le livre il y a un an quand j’ai découvert l’autoédition.Quel genre littéraire appréciez-vous lire ?Principalement, de la science-fiction, la dystopie, du thriller, et des essais.Quel est votre top 5 des auteurs favoris ?Tout en haut, je pose René Barjavel, puis Lovecraft, Asimov, Carl Sagan et Emmanuel Carrère.La vie d'auteur Depuis quand vous êtes-vous intéressé(e) à l'écriture ?A l'âge de 12 ans, le jour où mon frère, plus âgé, m'a lancé un défi : "si tu veux jouer avec nous aux Jeux de Rôles alors écris moi une histoire et si c'est bien on t'accepte dans notre groupe". Je lui ai rendu une nouvelle de science-fiction sur deux pages, où j'avais travaillé toute l'après midi. Il a été stupéfait, je vois encore son regard. Fort de cette première victoire, je me suis mis à la vendre dans la rue à … 5 Francs. J'en ai vendu une dizaine, et je me suis offert une place de cinéma avec ! Là j'ai compris que je pouvais en faire mon métier. Avec le recul, cette histoire c’est un peu l’histoire de ma vie finalement. Oser écrire, dépasser ses limites, sa timidité, sortir de chez soi, avoir du culot, se jeter dans le grand bain...Qu'est-ce qui peut faire l'objet d'inspiration pour vous ?Tout ce qui m’émeut, me touche, m’énerve, me questionne, me fascine, m’intrigue. Et comme ma curiosité est sans limite, les frontières sont vastes.Quel est votre rythme d'écriture ?Je suis scénariste, ça ne veut pas dire que j’écris au sens rédaction du terme mais je réfléchis énormément avec mon co-auteur Thomas Martinetti sur nos projets de TV, de cinéma, et de bandes dessinées. Nous prenons beaucoup, beaucoup de notes. Le rythme est celle d’une journée de travail classique, avec des horaires de bureau, sauf que je travaille chez moi. Internet permet aux auteurs de travailler ensemble avec des outils incroyables et c’est quasiment gratuit (il suffit d’une connection internet et d’un ordinateur). Quand j’y pense c’est fascinant. Voilà, ça par exemple, ça me fascine : les possibilités offertes par les outils d’aujourd’hui pour écrire, produire et diffuser du contenu sont à la portée de tous.Si vous pouviez donner vie à l'un de vos personnages, lequel choisiriez-vous ?Alors, certainement pas mes personnages de BD dans SEUL SURVIVANT, je veux qu’ils restent bien sagement dans leurs pages ! Mhhh... j’aimerais beaucoup rencontrer Claire de CORPS d’ETAT, je crois que je suis tombé amoureux d’elle.Sur quel(s) projet(s) travaillez-vous actuellement ?2017 se termine avec la sortie du volume 3 de CORPS d’ETAT. C’est le dernier tome de la trilogie. J’ai eu un peu de mal à m’en séparer mais il faut savoir dire au revoir à ses personnages et à son histoire, pour la remettre définitivement entre les mains des lectrices et lecteurs. En ce moment je travaille sur un scénario de bande dessinée d’anticipation, nous - Thomas et moi - l’avons envoyé à plusieurs maisons d’édition. Nous avons aussi plusieurs séries originales en cours d’écriture, et nous finissons de travailler pour la série LEBOWITZ CONTRE LEBOWITZ dont nous écrivons un épisode de la saison 3, pour France 2.Comment avez-vous vécu l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le retour des critiques, positives comme négatives.Les tout premiers lecteurs pour les bandes dessinées SEUL SURVIVANT furent les rédacteurs et journalistes spécialisés, et elle a été vraiment très bien accueillie, bien que fut une première pour nous. Il y avait bien quelques critiques sur les réseaux, de personnes déçues, mais nous faisons avec et les écoutons quand elles les critiques sont constructives. Pour les romans CORPS d’ETAT, c’est différent, comme c’est de l’autoédition, c’est sans filtre : cette fois je n’avais pas d’attaché de presse, puisque c’était moi ! J’ai fait des erreurs de débutant (et les erreurs en autoédition se payent cash) comme par exemple rendre un texte où il restait des fautes d’orthographe. Heureusement que le système d’Amazon Kindle Publishing est très bien fait, et permet de corriger sa copie. Aujourd’hui, il n’y en a plus, je rassure tout le monde ! En général, les commentaires sont tous bienveillants, ou encourageants, et c’est d’ailleurs aux chroniqueuses et chroniqueurs du site Simplemen Pro que j’ai eu envie de continuer. Sans elles et sans eux, il n’y aurait jamais eu de trilogie CORPS d’ETAT !La publicationComment s'est passé votre parcours pour l'auto-édition ?Au début j’ai beaucoup, beaucoup tâtonné, je ne voulais pas faire de grosses bourdes, mais le site d’Amazon est très bien fait. J’ai aussi testé le site Kobo de la Fnac, mais j’ai arrêté quand j’en vendais beaucoup moins. J’y retournerai peut-être plus tard, mon compte est en sommeil. Il y a plein de choses techniques à améliorer, mais globalement je suis satisfait.Pour vous, quels sont les avantages ainsi que les inconvénients de cette méthode de publication ?L’autoédition, c'est la liberté totale avec un contact direct et sans filtre avec ses lectrices, lecteurs. J’ai créé deux comptes spécialement dédiés à la promotion de la trilogie sur Facebook et sur Twitter. Le compte Twitter est suivi par plus de 700 personnes maintenant, je trouve ça fou et génial ! Les avantages, et pas des moindres, ce sont les redevances qui sont beaucoup plus importantes qu’à compte d’éditeur, et surtout, et c’est très important pour moi qui suis scénariste : je conserve les droits d’adaptation audiovisuel. Les inconvénients, c’est qu’en terme de publicité, il est très compliqué de toucher un maximum de gens avec un tout petit, petit budget. C’est donc le bouche à oreille qui fonctionne. Parfois, on a la chance d’avoir un papier, une chronique faite par une personne influente sur la toile, et l’effet est immédiat. En revanche, comme la trilogie n’est pas distribuée en librairie contrairement à mes bandes dessinées, il est difficile (pour le moment en tous les cas) d'intéresser des journalistes de médias Mainstream. L’autoédition doit pouvoir encore faire émerger quelques autrices et auteurs importants pour que le regard des grands influenceurs change. Pour le moment, je dirais que tout se passe de façon horizontal : la ligne éditoriale, c'est les lectrices et lecteurs qui la font ! Les lectrices et lecteurs d'autoédités ont le pouvoir de faire naitre des autrices et des auteurs et c'est formidable ! Chaque jour je lis leurs commentaires, leurs retours, c'est une vraie synergie et c'est très important car sans eux, je ne suis rien. Les petits plusD'ailleurs, où peut-on vous rencontrer pour boire un café et/ou pour une petite dédicace ?Je n’ai fait qu’un seul festival de BD à Paris, car les scénaristes ne sont pas les plus attendus : les gens veulent surtout des dédicaces dessinées.Mais il suffit de me contacter sur les réseaux Facebook ou Twitter, et je vous dédicacerai les bandes dessinées, ou la trilogie avec plaisir ! Une petite chose à ajouter ?
Merci à toutes celles et ceux qui ont découvert mes histoires écrites, ou qui vont le faire, je vous suis éternellement reconnaissant. Vous pouvez aussi voir une dizaine de courts métrages sur ma chaine Youtube, mais préparez vos mouchoirs, certain font pleurer, dont moi...