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En lieu sûr de Wallace STEGNER

Par Lecturissime
En lieu sûr de Wallace STEGNER

Deux couples d'enseignants à l'âge de la retraite se retrouvent dans une maison en pleine forêt. Ces retrouvailles tardives sont l'occasion de revenir sur l'histoire de leur rencontre et sur les liens amicaux qui les ont unis au fil des années.

Sally, Larry, Sid et Charity se rencontrent alors qu'ils débutent leur vie de jeunes adultes, à Madison dans le Wisconsin. Sid et Charity, issus d'un milieu aisé prennent immédiatement Sally et Larry sous leur coupe. Les deux hommes sont professeurs d'université, soumis aux aléas des nominations, tous les deux écrivent conjointement, mais leur destinée littéraire ne sera pas la même. La narration est prise en charge par Larry, du haut de la galerie de cette maison qui les a accueillis si souvent, à l'heure où la mort s'invite parmi eux, il réécrit leur histoire, gommant les aspérités, pour ne laisser voir que la pureté d'une relation amicale que les années n'a pas altérée.

" Laisser notre marque sur le monde. Au lieu de cela, c'est le monde qui nous a laissé des marques. Nous avons avancé en âge. La vie s'est chargée de nous assagir, en sorte qu'aujourd'hui nous gisons dans l'attente de mourir ou marchons avec des cannes ou séjournons sur des galeries où jadis les fluides de la jeunesse circulaient puissamment, et nous nous sentons vieux, mal fichus et désemparés. Il m'arrive parfois d'affirmer d'un ton chagrin que nous nous sommes tous fait piéger, alors que bien évidemment piégés, nous ne le sommes pas plus que la majorité des gens. "

Faut-il nécessairement de grands drames et des disputes pour faire un grand roman ? Peut-on peindre seulement la vie qui s'écoule, cahin-caha, mais toujours illuminée par des rencontres humaines qui nous transcendent ? Là réside le talent de Wallace Stegner, figure incontournable de la littérature américaine, et couronné par de nombreux prix ; il a su capter l'essence des relations humaines dans ce roman qui sera son dernier.

En lieu sûr, Wallace Stegner, Gallmeister, traduit par Eric Chédaille, septembre 2017, 416 p., 11 euros


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