Voici que la saison décline
Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
Août contre septembre lutte ;
L’océan n’a plus d’alcyon(1) ;
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.
La mouche, comme prise au piège,
Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.
Publiée en 1902, Dernière Gerbe est une œuvre poétique posthume de Victor Hugo.
(1) L’alcyon est un oiseau fabuleux qui, d’après une légende grecque, devait sa naissance à la métamorphose d’Alcyone.
Merci Allan d’avoir partagé avec moi ce poème de Victor Hugo… Tu m’as simplement donné envie de revenir à mes amours de jeunesse… Et m’apercevant que ma mémoire me jouait des tours, je me suis remis à ce fameux, Ce siècle avait deux ans ! que ton arrière grand-père récitait aussi et par cœur comme on disait avant …
Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà, par maint endroit,
Le front de l’empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole,
Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Bonne chance à la découverte de ce Génie qui te conduira aussi vers quelques grands poètes de la Guadeloupe. Ecoute par exemple Florette MORAND chanter noël !
En agitant son pagne
L’odeur du « fleuri-Noël »
Assourdit la campagne
De son étrange appel
La nature est en fête
Le soleil se fait doux
Et l’alizé s’entête
A siffler des airs doux
Enfants de Guadeloupe
Voici venir Noël
Sur les cannes, des houppes
Poudrent le front du ciel
De l’ombre des cabanes
Couleur de vermillon
Aux confins des savanes
Rêvez de réveillon !
Au cœur de vos corbeilles,
Ramenez des hameaux
Les groseilles vermeilles
Saignant sur les rameaux.
Cueillez les pois d’Angole
Balisant les jardins
Où l’igname créole
Enfouit ses brodequins.
Tous les peuples du monde
Joyeux chantent Noêl
Et soyez de la ronde
Au vent de l’archipel !
Les groseilles vermeilles Saignant sur les rameaux.