C'est une Amérique « oubliée »
selon Télérama (que je ne pourrai pas égaler dans son excellente
critique) que nous permet d'observer son réalisateur Sean Baker
dans un style cinéma américain indépendant très éloigné du
cinéma hollywoodien.
Nous évoluons dans cette « zone » de
Kissimee-Orlando, si proche géographiquement du monde merveilleux de
Mickey et si éloignée dans la triste réalité que vivent ces
habitants d'un motel décrépi aux couleurs improbables , à la fois sous l'angle de trois enfants mal élevés et
de celui du manager du motel.
Les enfants font des (grosses)
bêtises, ils rêvent, jouent en se construisant leur propre monde
pour échapper à leur quotidien ; ils ne manquent pas d'amour
mais sont trop souvent livrés à eux mêmes. Le gérant du lieu a le
regard humaniste et bienveillant du réalisateur sur ses ouailles
qu'il tente de protéger des autres et d'eux-mêmes ; son
interprète, Willem Dafoe , plusieurs fois nominé pour des seconds
rôles, tient ici magnifiquement le premier.
Quant à la jeune mère Haley, aux
prises avec ses difficultés pour assurer sa subsistance et le bien
être de sa fille, sa pugnacité pour affronter son quotidien m'a
fait penser aux récents rôles de Suzanne Clément ; elle est
interprétée par une non professionnelle lituanienne à l'allure
marginale Bria Vinaité.