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Jaden Smith « SYRE » @@@½

Publié le 17 novembre 2017 par Sagittariushh @SagittariusHH
Jaden Smith « SYRE » @@@½ - Hip-Hop/Rap

Jaden Smith « SYRE » @@@½

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Des rappeurs fils de rappeur, ça s’est déjà vu : Sun God le rejeton de Ghostface, Diggy Simmons celui de Rev Run, Corey Gunz le fils à Peter Gunz… Et aujourd’hui, il faut composer avec la dernière portée de millenials nés millionnaires comme King Combs et Jaden Smith, et ça, ça donne un sacré coup de vieux quand on a connu dans notre jeunesse les raps de leurs papas Puff Daddy et Will Smith respectivement. Le cas qui nous intéresse aujourd’hui c’est Jaden, 19ans, qui était déjà une star du petit et du grand écran avant de tâter du micro.

Le gamin qu’on a découvert au ciné ou à la télé avec After Earth, The Karate Kid nous a fait part de quelques skills dans la série Netflix The Get Down, parce qu’avant ça personne n’avait prêté attention à ses mixtapes lancées en 2012. On savait aussi que c’était un gamin étrange et illuminé, avec une fibre artistique certaine mais qu’on ne prenait pas tellement au sérieux. Avec SYRE sorti en Novembre chez Roc Nation (!), on va enfin savoir qu’il vaut en toute objectivité. Ce qui est sûr, c’est qu’il a coupé le cordon avec son rappeur de père.

Car notre fils à papa et maman (Jada Pinkett) n’est pas funky, ni ‘jiggy’, et encore moins fun. C’est même tout l’inverse, il a comme un syndrome du bourgeois déprimé d’après le quadriptyque « BLUE » qui débute SYRE, le nom qu’il a donné à ce premier album et qui est en fait son 3e prénom (pour se couper des liens parentaux?). La décomposition de « BLUE »  se fait alors en quatre parties, une piste par lettre, qui nous emmène dans beaucoup de réflexions sur les cultures dans le monde et les relations amoureuses, pour en arriver à sa propre définition de cet état sur la dernière partie (la lettre « E« ). On pourrait penser que le jeune homme n’est pas tout seul dans sa tête mais en réalité, si, c’est juste qu’il tergiverse énormément.

Une fois qu’on l’a cerné, approximativement parce que c’est jamais évident quand on est face à un esprit volubile et complexe comme le sien, SYRE prend son envol et met le pied dans divers genres. « Falcon » (avec Raury) est typé house music, puis Jaden switche sur des vibes 90s sur « Ninety » (à juste titre) pour commencer, avant de transiter vers du rock, sur un changement d’avis et d’état d’esprit lié à ses textes (toujours sur la complexité des liens affectifs avec une fille). Ce ‘flip’ est également marqué sur le morceau suivant de 9 minutes, « Lost Boy« , peut-être plus introspectif et intime de l’album, avec de la guitare sèche dans la première moitié qui devient électrique dans la seconde. Pour l’anecdote, on peut entendre la voix de sa copine Odessa sur cette chanson parlant de la perception qu’il avait de son enfance, de la solitude et des pensées de qui l’entouraient. Pas nécessairement excitant mais intéressant comme personnage. On a envie de l’écouter cet album très personnel jusqu’au bout, avec le titre éponyme « SYRE« , divaguant sur un instrumental soul psyché lo-fi.

Pas du tout le modèle paternel en effet, plutôt Kanye West et Kid Cudi, et Drake un peu dans le style dans la façon de chanter par exemple ou le refrain du single « Batman » qu’il reprend façon « Jumpman« . « Watch Me » rappelle de son côté « Black Skinhead » (extrait de Yeezus). Pour le plan musical, Jaden Smith s’est entouré de personnes qui n’ont pratiquement aucun lien avec le rap game actuellement, pour rester à part volontairement, faisant appel à des producteurs méconnus (Lido, OmArr, Wanderlust…) et dans l’air du temps, donnant une identité sonore «  »alternative » » pour du rap mais qui reste encore clairement à définir. Sauf évidemment pour ce qui est des titres plus rap qu’autres choses comme « Rapper » (un brin trap) et « Breakfast » (featuring A$AP Rocky), où la voix parfois monotone de Jaden est contre-balancé par un flow très bien maîtrisé.

Je pensais m’ennuyer au départ, m’attendant à entendre un gamin pourri gâté avec des problèmes de riches, dans une enveloppe musicale pop et fade. Ces a priori ont été balayés aussi sec et je m’en réjouis presque. Avec SYRE, Jaden Smith a cherché son identité et il l’a trouvée, semble-t-il.


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