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Daniel Maximin à la Rencontre poétique de janvier 2018 chez Tiasci-Paalam

Publié le 22 janvier 2018 par Onarretetout

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L’écriture poétique est à l’origine de toute la création littéraire de Daniel Maximin. Son désir d’écrire s’est d’abord heurté à une forme de modestie qui l’a conduit à écrire des romans, à inventer des personnages et, pour se mettre lui-même à distance, un personnage féminin. Et c’est L’isolé soleil, une anagramme parce qu’il faut jouer avec les mots. Puis viendra Soufrières et L’île et une nuit. Dans son propos, Daniel Maximin rappelle que la Caraïbe est faite de quatre continents : les apports de l’Afrique, de l’Amérique, de l’Europe et de l’Asie sont la base sur laquelle l’identité caribéenne se construit. Ce pays connaît aussi les quatre éléments, liés chacun aux cataclysmes : l’eau et les raz de marée, le feu avec le volcan, l’air et les cyclones, la terre et les séismes. Il a vécu avec sa famille ces éléments qui font un peuple, qui fondent son enfance et donnent à sa vie d’adulte ses bases. On apprend par exemple, en construisant dans cette région, à laisser la part au cyclone. Dans une émission radiophonique, récemment, il cite ces propos : « C’est un pays, ce n’est pas un paysage ; c’est un peuple, ce n’est pas une population ». Et il ajoute : « Nous sommes des peuples roseaux ». La Caraïbe est aussi un pays fertile et d’une île à l’autre, on voit toujours par-delà la mer une autre terre : c’est un archipel. La pensée s’élabore aussi avec cet aspect, et la parole également. Daniel Maximin cite René Char, auteur (est-ce un hasard ?) de La parole en archipel : « Être du bond, n’être pas du festin », ou encore « hâte-toi de transmettre / ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance ». Et bien sûr aussi Aimé Césaire qu’il a rencontré à l’âge de 18 ans et dont il est resté proche jusqu’à la mort et bien après. Il a publié Aimé Césaire, frère-volcan (40 ans de dialogue avec le poète) et réuni les Écrits de dissidence de Suzanne Césaire, qu’il a adaptés pour le théâtre. 

Au cours de cette soirée, Daniel Maximin a affirmé la nécessité du théâtre et sa mémoire l’a reconduit à Orly : dans les années 1970, il y a participé à une aventure pédagogique dans un collège où les enseignants, dont il faisait partie, ont fait entrer pour la première fois dans cette école d’un quartier, quelque peu délaissé par les politiques urbaines de l’époque, des artistes, et conduit les élèves dans des lieux de théâtre, comme le Théâtre du Soleil.


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