Les élèves de Terminale L - option Arts plastiques - et d’anciens élèves du même Lycée Maximilien Perret exposaient au « 148 », espace culturel d’Alfortville.
La première oeuvre à laquelle je pense quand je me souviens de cette exposition qui a duré une petite semaine est celle de Marie Oganezov, inscrivant sur deux panneaux les mots de Vahan Tekeyan (1878-1945) :

Il se perpètre là-bas, dans les ténèbres, quelque chose d'horrible.
Comment peut-on décrire ce drame infernal ?
Figurez-vous! une nation entière vivait et luttait jusqu'à hier,
Offrant son esprit à la lumière, et aux espoirs son coeur,
Elle se relevait du marais où elle s'était autrefois enlisée;
Elle secouait les bras, se croyait déjà dans l'éther
Et dans les nuages...
Et voilà que juste à ce moment,
Une divinité adverse qui l'épiait tout embusquée,
A déchaîné sur elle tous les maux de la terre
A mobilisé toutes les monstruosités qui sommeillaient
Déguisées en serpents, en tigres et en chacals ;
Elle s'enroula aux pieds de sa victime, déchiqueta sa poitrine
Et lorsqu'elle arriva à son cou et à ses yeux, elle enfonça ses crocs
En plein dans son cerveau, et se mit à le lécher voluptueusement
Et à sucer, en même temps, son sang...
Un événement épouvantable se perpètre là-bas, dans les ténèbres
On tue une nation, douée de vitalité et de vertus ;
Elle possédait le génie de vivre et de renaître sans cesse ;
Ah! comme elle s'était embellie et comme elle s'était rajeunie…
Et cette nation était la nôtre, et on l'extermine en ce moment
On la tue!... Au secours! Ah! au secours, sauvez-la...
(Traduction Dr B. Missakian)