" Ci gît l'hidalgo redoutable qui poussa si loin la vaillance, qu'on remarqua que la mort ne put triompher de sa vie par son trépas. Il brava l'univers entier, fut l'épouvantail et le croque-mitaine du monde ; en telle conjoncture, que ce qui assura sa félicité, ce fut de mourir sage et d'avoir vécu fou. "
" Il était le seul et unique Don Quichotte ". C'est ainsi que Terry Gilliam a réagi à la mort du grand albatros du cinéma français.
Jean Rochefort n'aura donc finalement jamais incarné le héros de Cervantes à l'écran. Cest un peu comme si Peter Falk avait été privé de Colombo. " L'homme qui tua Don Quichotte " aurait probablement été la consécration d "un acteur hors norme mais le rêve a tourné au cauchemar . La faute à un tournage calamiteux tant sur le plan humain que matériel. Ultime ironie du sort, c'est au moment de la mort de Jean Rochefort que Gilliam qui décidemment n'abandonne jamais, annonce 18 ans après que le film est finalement tourné après la 6ème tentative et sorira dans les salles en 2018. De Jean Rochefort en Don Quichotte, il ne reste pour la postérité que quelques images dans le making of " Lost in la Mancha " qui raconte le tournage raté de 2000.
Et pourtant si on peut qualifier une carrière de picaresque, c'est bien celle de cet acteur prince sans rire dont la filiation est à rechercher du côté de Jacques Tati. De la comédie au drame, il avait su créer au fil des rôles un personnage à l'élégance décalée, une sorte de french touch dont il était dépositaire avec ses amis Mariel et Noiret.
Voici le Top 5 de ses films selon Lombrieur
Et oui, Jean Rochefort ce n'est pas seulement l'acteur de " Un éléphant ça trompe énormément " et de " Nous irons tous au Paradis ", c'est aussi d'autres très grands films :
5. Il faut tuer Birgit Haas 1981, les années de plomb
4. L'Horloger de Saint Paul 1974, la vie au temps du giscardime. Encore une confrontation avec Noiret
3. Le Crabe-tambour 1977, splendeur et déclin de la France coloniale
q ui a dit que Rochefort n'aura jamais incarné Don Quichotte ?
Bonus. Angélique 1964, François Degrez - Remember the name !