Quand il est plus dur de vivre
la vie est-elle plus absolue ?
Sur les rives vespérales
de mes sens muets est muette
la vieille raison
en quoi je me reconnais :
c’est un parcours intérieur
un sous-bois étouffé
où tout est nature.
Pénible travail
de subsistance obscure
toi seul es nécessaire…
Et tu m’emportes doucement
au-delà des frontières humaines.
*
Quando è più duro vivere
la vita è più assoluta?
Sulle serali rive
dei sensi muti è muta
la vecchia ragione
in cui mi riconosco:
è un corso interiore
un sordo sottobosco
dove tutto è natura.
Faticoso travaglio
del sussistere oscuro
solo tu sei necessario…
E mi travolgi piano
oltre il confine umano.
*
When it’s harder to live,
is life more absolute?
On my muted senses’
evening shores, also mute
is the old reason
defining my selfhood:
it is an inner path
a silent underwood
where all is nature.
Toilsome labor
of obscure existence,
you alone are necessary…
And gently you drive me
beyond human boundaries.
***
Pier Paolo Pasolini (1922-1975) – Poèmes de jeunesse et quelques autres