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Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 25-26-27

Par Blackout @blackoutedition
Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 25-26-27

Photo de Simon Woolf

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 25

J'étais chargé de faire un dernier tour de club afin de vérifier qu'il n'y avait aucun comateux tapi dans l'ombre. Je passai au peigne fin tous les coins et recoins du Jet, salle après salle. Puis je me dirigeai vers les chiottes, un concentré d'immondices en puissance, des couches de merde étalées sur les murs, une inondation de pisse et de gerbe au sol, et des lavabos remplis à ras-bord de déjections humaines.

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 26

À peine le temps de terminer mon juron de trottoir qu'une épouvantable détonation me coupa le sifflet. Dragan bondit dans les escaliers, courant comme un dératé jusqu'au deuxième étage. On le suivit en grimpant, les marches quatre à quatre. Sans la moindre hésitation, mon ami se rua dans la suite parentale. C'est là qu'on débusqua le plus grand des fils avec le fameux flash-ball encore fumant dans les mains. Il était tétanisé de terreur, et ses petits bras d'enfant tremblaient tout en se crispant sur l'arme. « J'ai pas fait exprès papa ! Je voulais pas ! J'ai tiré contre le mur et la balle a rebondi ! » bredouilla-t-il étouffé par les larmes. « Mais comment t'as fait pour armer le gun, bordel à cul merdeux de nom de Dieu de bordel à cons ? » hurla son père, en panique. « Et où est ton frangin ? ». Le regard du grand se tourna vers nous, puis il descendit vers un coin de la chambre, juste à notre droite. Là, estourbi par la percussion de la balle, gisait son petit frère, une marque rose entre les yeux.

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– La situation ne m'était guère favorable. Pris par surprise, le javelot planté dans la moquette de sa femme, à poil, complètement déquerre, et la gerbe au coin des lèvres, j'avais pas la moindre chance à moins de tomber sur un nain de jardin. Le problème, c'est que dans notre cambrousse misérable et paumée, les meufs comme la Mag se marient rarement avec des nains de jardin. – Dans le pire des cas, t'aurais toujours pu te barrer. Le temps qu'il se gare, qu'il sonne à la porte et que la cousine lui ouvre, t'avais le temps de mettre les voiles. – En théorie oui, mais mes fringues étaient étalées un peu partout dans la pièce et le volet roulant de la seule fenêtre de l'appart était fermé. Comble de la poisse, y'avait qu'une porte d'entrée, qui donnait directement sur le séjour. J'étais fait comme un rat dans un bar à chats ! – Il a débarqué ou pas, ton Michaël à cornes ? – Ben non. Mais il continuait de faire sonner le smartphone de sa miss, bridant définitivement mon érection. C'était la panne sèche. – La honte, ha ! Tu devais être dègue. Surtout qu'ici, les rumeurs vont bon train... – En retirant mon misérable chib tout flasque, j'ai réalisé que ma dulcinée dormassait comme un clodo la besace pleine de pain et de pinard. J'ai essuyé ma teub dans son string et me suis tranquillement re-sapé. Avec mon infâme chemise rose imprégnée de sang humain et mon costard qui schlinguait le tabac froid à cent mètres. Comme j'étais plus à une charogne près, je me suis grillé quatre ou cinq malbacs d'affilée, tandis que le téléphone continuait de sonner. – Pourquoi t'es resté, bordel ? – Pour me le faire. Cette fois j'étais prêt. Je suis retourné à ma bagnole pour ramener le schlass que je planque toujours sous le siège conducteur, puis je suis revenu à l'appart me vautrer sur le fauteuil à fleurs tourné vers l'entrée. Une dizaine de coups de surin... Emballé c'était pesé.

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