Partager la publication "[Critique] THE PASSENGER"
Titre original : The Commuter
Note:
Origine : États-Unis/Grande-Bretagne/France
Réalisateur : Jaume Collet-Serra
Distribution : Liam Neeson, Vera Farmiga, Sam Neill, Patrick Wilson, Elizabeth McGovern, Jonathan Banks, Andy Nyman, Florence Pugh…
Genre : Thriller/Action
Date de sortie : 24 janvier 2018
Le Pitch :
Michael, un homme sexagénaire qui vient d’apprendre qu’il était licencié, monte dans le train pour rentrer chez lui, comme il le fait depuis maintenant une dizaine d’années. Alors qu’il se demande comment annoncer à sa femme son renvoi, une jolie inconnue l’approche et lui demande de se prêter à un jeu : débusquer un mystérieux passager avant que le train n’arrive à destination. À la clé, une importante somme d’argent. Mais rapidement, Michael se rend compte que les enjeux sont tout autres et que si il ne trouve pas ce fameux passager, ce sont sa femme et ses enfants qui vont trinquer…
La Critique de The Passenger :
Jaume Collet-Serra, le réalisateur espagnol qui s’est notamment fait connaître avec La Maison de Cire et Esther, et Liam Neeson sont inséparables. Comme deux larrons en foire, ils enchaînent les films comme d’autres enfilent les perles. The Passenger marque leur quatrième collaboration en 7 ans. Et ce n’est pas fini car ils sont, à l’heure où nous publions cet article, en train de bosser sur un cinquième film. Un peu plus et c’est Liam Neeson qui aurait pété la gueule au requin dans Instinct de Survie, à la place de Blake Lively ! Copains comme cochons, Serra et Neeson sont aussi un peu roublards car mine de rien, ils n’hésitent pas à recycler les mêmes idées. Liam Neeson est le premier à le reconnaître, lui qui déclarait au magazine Premiere que The Passenger, c’était un peu « Non-Stop dans un train ». Une énième déclinaison de Speed donc, dans un véhicule qui va vite, avec plein de personnes à sauver pour un long-métrage que l’on pourrait appeler Piège à grande vitesse non-stop dans l’Orient Express de Taken. Car au fond, The Passenger, c’est un peu tout ça à la fois…
In the death train
Ce qui ne veut pas dire que c’est nul. Non car au fond, The Passenger est plus maîtrisé et même un poil plus pertinent que Non-Stop. Piégé dans ce train dans lequel se trouve un individu qu’il doit trouver, Liam Neeson évolue comme un poisson dans l’eau, dans un rôle qu’il connaît bien pour l’avoir incarné un certain nombre de fois ces dernières années (dans Taken par exemple). Le type qu’il ne faut pas faire chier c’est lui. Une sorte Steven Seagal sans le côté misogyne, qui n’est pas non plus cuistot et qui ne porte pas le catogan sur une moumoute, mais qui peut tout aussi bien mettre en déroute une organisation criminelle pleine de flics corrompus à lui tout seul. Inutile d’aller chercher midi à quatorze heures. The Passenger est donc rien de plus qu’un film d’action de série B, aussi prévisible que prévu, mais relativement bien mené par un réalisateur qui sait tenir une caméra et qui peut compter sur la confiance et l’investissement d’un acteur devenu sur le tard une star tout à fait crédible du cinéma d’action.
Angoulême, 2 minutes d’arrêt
Pas de surprise à prévoir du côté de l’intrigue donc. The Passenger est conforme à ce que la bande-annonce promet et au fond, ce n’est déjà pas si mal, avec tout ce que cela sous-entend de rebondissements tirés par les cheveux et autres cascades et bastons en espace réduit. Voir Liam Neeson chercher un individu dans ce train, taper sur des tronches et finalement redresser tous les torts a quelque chose de grisant. La « faute » à Jaume Collet-Serra qui arrive à exploiter correctement le théâtre de l’action sans trop tomber dans l’excès (si on fait exception de la grosse scène d’action pleine d’effets-spéciaux numériques), tout en laissant les coudées libres à un Liam Neeson de son côté visiblement heureux de profiter de l’occasion pour tacler l’Amérique de Wall Street. Bon par contre, inutile de s’attendre à une satire hyper développée. Si The Passenger se permet d’aborder cette thématique, c’est surtout pour nourrir son intrigue. Pour lui donner un peu de substance. Rien de très fin là-dedans. Mais néanmoins, c’est appréciable et puis Liam Neeson est tellement doué, qu’on finit irrémédiablement par éprouver de la compassion à l’égard de son personnage de père de famille récemment viré, qui angoisse à l’idée de se reconvertir à 60 ans. Un paternel qui rue dans les brancards, qui tape fort et qui, au bout du compte, fait le job. Well done Liam !
En Bref…
Film d’action tout à fait conventionnel porté par la puissance d’un Liam Neeson toujours aussi percutant, en grande forme et bien sûr hyper charismatique, The Passenger remplit son office et s’adresse en priorité aux amateurs du genre qui profiteront du voyage . Les autres auront compris, rien qu’en voyant l’affiche, que ce train ne les mènerait nulle-part.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : StudioCanal