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Interview | Fée Croquer ou la Techno solidaire

Publié le 30 janvier 2018 par Le Limonadier @LeLimonadier
Interview | Fée Croquer ou la Techno solidaire Fée Croquer, c'est le collectif solidaire de référence depuis maintenant presque trois ans. On vous les présentait ici alors qu'ils fêtaient leur première année d'existence. Entre temps, vous ne les avez probablement pas loupés, car ils n'ont clairement pas chômé !

Avec pour concept initial d'allier la fête au don, sous l'égide de leur devise " le bien appelle le bien ", Fée Croquer a su faire carburer la capitale par l'organisation irréprochable de plusieurs grands rassemblements techno, et autant de collectes de denrées à destinations des sans-abris. La communauté, fédérée par la musique et un intérêt pour le social, ne cesse de s'accroître et a même atteint, au nouvel an, 20 000 membres. Pour l'occasion, un cadeau de remerciement de la part des orgas, et pas des moindres : des PASS à VIE sont à gagner. Vous trouverez plus d'informations sur leur page pour tenter votre chance et voir si votre bonne fée vous suit... Faites vite, les gagnants sont annoncés le 1er février !

En attendant, on vous met sous la dent cette petite interview de la team, histoire de faire un état des lieux, à l'aube de cette nouvelle année.

Interview | Fée Croquer ou la Techno solidaire
Avec un tel réseau, il y a de quoi avoir un réel impact social. Quel est votre bilan aujourd'hui, relativement à cet objectif ? Et comment trouver le juste équilibre entre ces deux pôles (fête/dons) ?

Féé Croquer : On ne peut être que très fiers de l'ampleur qu'a pris l'idée de base et nous pouvons dire que pour le moment c'est une réussite. On est avant tout un collectif solidaire qui organise des soirées. Malgré tout, le problème des SDF à Paris et en France ne se résoudra pas d'ici demain. Mais on participe avec nos moyens, à notre échelle, et on essaye de changer les mentalités en alliant fête et social. Ce ne sera jamais terminé, et aussi longtemps qu'autant de gens se déplaceront à nos events, on proposera toujours plus.

Quand on vous avait interviewé pour vos 1 an à Rungis, vous nous aviez parlé de votre envie d'élargir votre champ d'action (notamment en investissant des hôpitaux d'handicapés physiques et mentaux pour leur offrir des soirées auxquelles ils n'ont pas accès). Investir ce type de lieux, aussi louables soient les intentions, ça doit demander un travail très difficile, de gain de confiance, d'autorisation, d'organisation... Ces projets sont-ils toujours dans votre ligne de mire ?

Il s'est passé beaucoup de choses depuis 2 ans, mais oui, on a tenté d'élargir le champ de nos actions via d'autres circuits. Pour le moment, c'est très difficile, mais on bosse dessus afin de pouvoir présenter un nouveau projet d'association solidaire pour les personnes concernées. Il nous faut du temps...

En parlant de lieux, vous avez su marquer les mémoires lors de vos derniers événements dans des espaces toujours plus impressionnants, qui permettent d'accueillir votre vaste communauté. Ce n'est sûrement pas plus facile à gérer, surtout quand on voit le nombre de bâtons dans les roues que se prennent les orgas actuellement. Mais vous parvenez à imposer cette vision de la fête à la fois brute (avec le cocktail hangar/techno) et solidaire (avec l'objectif social/l'esprit communautaire) autour de Paris. Souvent expédiés en extrême banlieue, ces événements sont rarement compatibles avec la vie intramuros. Quelle est votre position à ce sujet, vos ambitions en termes de lieux, de line-ups (bien souvent alléchants) ?

Il est clair que niveau organisation de soirée dans des communes telles que Meaux, ça demande beaucoup de rigueur et de travail, particulièrement en amont. On a su s'entourer de personnes fiables et de bonne volonté sur tous les aspects, et ensemble, on arrive à proposer des soirées monumentales avec une scénographie, un système-son et un plateau d'artistes de grande qualité.

Concernant la distance, tout le monde n'est pas parisien à nos soirées, et beaucoup sont contents lorsqu'on annonce l'adresse. Les lieux intramuros propices à accueillir une Fée Croquer en terme d'espace et de sonorité sont quasi-inexistants. Sans parler des autorisations impossibles à obtenir. Notre dernière collab avec BNK à l'Institut du Judo dans le 14ème arrondissement nous prouve le contraire, mais disons que c'est l'exception qui confirme la règle.

La direction artistique est-elle à l'image de la demande actuelle, de vos propres goûts ?

Au niveau de la direction artistique, nous sommes en plein préparatifs de la soirée pour fêter les 3 ans de l'association. On ne va lésiner sur le line-up, la scéno ainsi que le VJing. Les événements qui suivront mêleront jeunes pépites locales et artistes plus reconnus. Nous permettrons à ces jeunes artistes de jouer sur de grandes scènes et d'exposer leur talent. Enfin, Fée Croquer va s'exporter en France. Cela nous parait important de partager notre concept de techno solidaire hors de notre belle capitale.

" Le bien appelle le bien ", c'est toujours votre devise ?

Evidemment, on croit au karma ! Les bonnes actions amènent les bonnes conséquences. On ne le répétera jamais assez. Parfois le climat parisien peut paraître un peu étouffant, mais pas lors de nos événements, où l'on sort de cette bulle le temps d'une soirée.

Quelles sont vos bonnes résolutions pour 2018 ?

Offrir des événements toujours plus qualitatifs et augmenter nos actions vis-à-vis des SDF. On va multiplier le nombre de maraudes et par conséquent insister sur la communication afin de récolter beaucoup plus de dons.

Quels sont vos futurs projets/dates ?

On peut d'ores et déjà annoncer la soirée pour nos 3 ans : ce sera le 17 mars !
Et on va s'exporter dans toute la France afin de propager au maximum notre idée de " techno solidaire " hors de Paris.

Et pour finir, la question tradi du Limonadier : le cocktail préféré de Fée croquer ?

Daiquiri à la liqueur de fraise, parce que la fraise est le fruit qui nous correspond le plus !

Merci à vous ! Cheers 🙂
Interview | Fée Croquer ou la Techno solidaire
Crédits photos : © Harley Chesnel

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