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Maxo Kream « Punken » @@@@

Publié le 12 janvier 2018 par Sagittariushh @SagittariusHH
Maxo Kream « Punken » @@@@ - Hip-Hop/Rap

Maxo Kream « Punken » @@@@

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C’est la surprise de ce début d’année. On n’est qu’au moins de Janvier mais on peut d’ores-et-déjà ressortir les barbecues avec la trap texane de Maxo Kream. Quelques spécialistes à l’oreille affutée et magasines en recherche de sang neuf l’avaient vu venir avec ses mixtapes et n’ont pas manqué de sauter sur l’occasion pour parler de ce premier album Punken, quand d’autres l’ont vu passer au poste de police pour affiliation à une organisation criminelle, car on parle d’un rappeur affilié aux Crips. Attention, brûlant!

Les premières phrases qu’on entend avec un accent prononcé sur « Work » sonnent comme un avertissement, en plus d’expliquer la signification de son nom: Emekwanem Ibemakanam Ogugua Biosah. Ce premier morceau scindé en deux parties aux deux vibes distinctes, la seconde étant soulful, raconte comment Maxo Kream gamin a mal fini, ou presque, ignorant les principes inculqués par sa mère pour se laisser engrener par son frère et son entourage, les trap houses faisant office d’école buissonnière. Rien qu’avec ce titre, on est déjà convaincu des ses indéniables talents de lyriciste à la façon dont il dépeint la misère, la violence et la délinquance au milieu desquelles il a été élevé. Faisant écho à cette ouverture, « Janky » (un mot d’argot pour ‘junky’) remet en perspective son cadre familial, composé de parents à problème et d’une fratrie sans le sou, un berceau qui l’a poussé à basculer dans les drogues et le vol au début de son adolescence pour se faire de l’argent à tout prix. Maxo conclut d’ailleurs son unique verset par cette claque en pleine face : « In court gettin’ judged by a twelve whites/Who never had to struggle in they God damn life ». « Roaches« , qui parachève cet album, souligne une fois encore la pauvreté et la misère dans laquelle vivait sa maisonnée avec des cafards comme co-locataires.

Pour être captivé par des récits, il faut narrer avec l’art et la manière. Le membre de la Kream Clicc a les deux. Il déploie entre ses dents propres et dorées une panoplie de flows limpides en toute circonstance, parfois fluides et entêtants, d’autres fois ‘stop and go’ comme c’est souvent le cas dans la trap. Avec des intonations qui peuvent paraître enfantines, ce qui rend son style plus accrocheur. Maxo possède beaucoup de prestance en toute circonstance, gage de bonnes performances comme comme ces lyrics lâchés avec sa voix lancinante et d’une traite sur « Grannies« , sans être soporifique. On peut y déceler une certaine tension par instants, comme sur le coup de pression « Capeesh« . Bref, il impressionne et respire l’authenticité, personne ne cherchera à contredire ses vérités. Hormis Da Honorable C.N.O.T.E. (« Astrodome pt.2 » et ses infusions jazzy) et Sonny Digital (qui comme Maxo Kream a un parent nigérian) qui signe « Beyoncé« , plus un titre incomplet qu’un interlude, le rappeur est entouré de producteurs en herbe n’ayant rien à envier aux pontes actuels. Ils amènent chacun des épices et saveurs différentes sur chaque track (« Love Drugs » avec ses cowbells, la bassy « Bussdown« …) et peuvent nous emmener plus haut planer dans la stratosphère (« Pop Another« ). Vous pouvez le sentir aussi ce vent frais. Admirez aussi comment le sample de « Go » est très bien utilisé, un échantillon de « Nautilus » de Bob james qui a été samplé 200 fois tout de même !!!

Avec Punken, Maxo Kream n’est pas dans la futilité mais animé par une forme d’urgence. Ses récits connectés à sa réalité permet d’avoir un regard très lucide sur ce qui l’environnement qui l’entoure. Et je le redis, cet album de trap music est la très bonne surprise de ce début d’année, les migos peuvent se rhabiller en starlettes. Maxo Kream a la sauce.


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