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Le fil des kilomètres

Publié le 02 février 2018 par Adtraviata

Le fil des kilomètres

Quatrième de couverture :

Un mécanicien décide de tout abandonner pour aller visiter son père malade, à l’autre bout du continent. Mais la route est longue à bord de la vieille bagnole et une étrange panne d’électricité, qui le poursuit, complique le trajet. Dans ce labyrinthe en ligne droite, le danger guette, l’essence se fait rare, la soif tenaille et les souvenirs montent des embuscades. En chemin, l’homme embarque une femme mystérieuse et un type excessivement volubile, qui provoqueront des détours inattendus. « La petite voiture rouge est bien chargée et vibre à toute allure sous le regard noir du soleil. » Pour toucher à son but.

Le fil des kilomètres est un voyage à la vitesse de la pensée où les accidents nous regardent droit dans les yeux.

Voilà un roman hypnotique, un road-movie sur fond de pré-apocalypse. Un homme roule, roule, roule, il déroule les kilomètres dans sa vieille voiture rouge, il veut absolument retrouver son père qu’il n’a plus vu depuis des années et qui est en train de perdre la tête à l’autre bout du continent. Une mystérieuse panne d’électricité touche tout le pays, entraînant désordre, panique, cambriolages, émeutes… à moins que ce ne soit des rumeurs. Dans le rétroviseur de l’homme, des lueurs d’incendie ou des lignes grises tandis que le soleil écrase sa voiture de chaleur. Les rencontres sont dangereuses sur cette route infinie, l’essence et la nourriture se font rares, tout se monnaye à prix d’or. Malgré tout l’homme (dont vous aurez compris que nous ne saurons pas le nom) embarque une femme puis un homme. Hasard ou coïncidence ?

221 pages égrenées en chapitres courts, au fil des kilomètres, comme un fil d’Ariane, où le style imagé, poétique entre en étrange alchimie avec le récit halluciné, hypnotique de Christian Guay-Poliquin. N’attendez pas de happy end au bout de la route mais vous aurez passé un voyage où la nature, le soleil, la forêt – la solitude – prennent le dessus sur un être humain bien fragile.

Ce premier roman nous offre une voix originale. J’ai hâte de découvrir la suite (qui peut se lire indépendamment), Le poids de la neige, qui a notamment obtenu le Prix France-Québec et est publié en France.

« En fait, même si, avec le temps, j’ai appris à faire parler les signes, à révéler le sens de certaines coïncidences, à converser avec les alentour,s ce dialogue avec le monde n’a jamais rien enlevé à l’opacité de ma solitude. Et je n’ai jamais su réellement nommer cet enchevêtrement des jours, ce martèlement géographique, ce tracé vaporeux qui fut le mien. Les explications m’ont toujours échappé. Et quand venait le temps de parler, je préférais me taire et me livrer aux voix déroutées qui gueulent dans la tête des naufragés. Les échanges avec mon père étaient brefs et on disait à peu près la même chose à chaque fois. On renouvelait les mêmes promesses en sachant qu’elles ne servaient qu’à amincir l’épais silence que nous partagions pourtant si bien. » (p. 62-63)

Christian GUAY-POLIQUIN, Le fil des kilomètres, La Peuplade, 2013

J’ai envie de lire un livre québécois par mois, le défi du Fil rouge m’y invite. En janvier, c’était un premier roman. Bon je suis un peu en retard mais je l’ai lu quand même…

Le fil des kilomètres
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