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La France a calé

Publié le 02 février 2018 par Le Journal De Personne

Je suis originaire d'une terre, d'un père, d'une mère et d'une grammaire.

J'y suis profondément attachée, même si je n'en ai pas l'air.

Ce sont mes racines et mon enracinement qui me déterminent quelque part.

La France, ce n'est pas seulement un souvenir d'enfance, c'est toute mon essence. Mon statut et ma stature... mes ratures et ma littérature.

L'endroit de mes droits... là où je peux l'ouvrir, là où je vais mourir.

Je ne peux le nier sans me renier.

C'est compris dans mon être au monde.

J'en suis fière mais pas au point de jeter la pierre sur tous les déracinés de la terre !

Bien au contraire, je compatis.

Et je suis même ravie de partager avec eu mon coin de ciel.

De les accueillir ou de les secourir sans jamais les humilier ou les asservir.

Ce n'est pas à eux mais à moi de les assimiler, de les contenir ou de les contenter. Qui peut le plus, peut le moins : c'est à l'enraciné de tendre la main vers le déraciné... rien que pour lui épargner la honte ou le mépris de soi.

Car comme dirait l'autre, c'est à celui qui donne de remercier celui qui a bien voulu recevoir.

Il y a l'envers parce qu'il y a un endroit, il y a déracinement parce qu'il y a enracinement... l'un est rivé à l'autre.

Nous n'avons peut être pas une origine commune mais nous avons la même destination : accéder au plus haut niveau de l'être : salut terrestre pour les uns ou céleste pour les autres... mais nous avons tous envie de nous sauver... du même et de nous-mêmes.

On vient de me rapporter un fait d'actualité : il paraît qu'à Calais, les déracinés s'en prennent à eux-mêmes au point de se calciner. Comment rendre compte de cet état de fait ?

La réponse tombe sous le sens : c'est l'effet pervers de la mondialisation qui ne vous déracine pas mais vous arrache vos racines pour vous transformer en entité abstraite et soustraite à sa propre nature.

Ce n'est pas un déracinement mais un arrachement, une dénaturation.

C'est cette idéologie libérale ou mondiale qu'on retrouve dans nos manuels scolaires et qui définit l'homme comme liberté et la liberté comme faculté de s'arracher à sa condition.

Le capitalisme y a puisé toutes ses lettres de noblesse et s'autorise par là même toutes ses bassesses : arracher les gens à leur condition pour en faire une pâte à mâcher, du chewing-gum... un produit qui ne sert à rien mais qui inonde le marché. Immigration choisie par une politique moisie.


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