Zéro pointé - une saison en enfer

J’aime les bruits de la ville en journée la vie qui se déroule sous ses formes les plus variées. Et j’aime le mélange des couleurs des ages des sexes J’aime les gens tous les gens à vélo à pied en voiture tristes ou sauvages corsetés au regard vide et creuxJ’aime sentir ma tête tourner à droite à gauche en avant en arrière j’aime sentir le bruit du sol sous mes chaussures sous mes pieds j’aime ne pas savoir où aller J’aime les formes fuyantes que je ne pourrai jamais comprendre
j'aime les ruptures les cassures tout ce qui se brise en mille morceaux
J’aime les ruptures de ton et les ruptures de talon sans oublier les ruptures de tendon
qui remettent tout en question
(quand ça ne dépasse pas un certain seuil de souffrance)
tout à coup il faut improviser trouver la solution pour que le temps ne soit plus bloqué pour qu’on puisse avancer
Par le monde qui court tout le monde court vers son ultime linceul, tout le monde se prépare à la mort sans même s'en rendre compte,
Quand nous serons morts et enterrés ou incinérés ou peinturlurés, nous pourrons oublier tous les chèques sans provision. Même le cheik d’Arabie sera mis en échec, sous terre
et puis le souvenir d'une chanson qui disait chèque chèque chèque
drôle de monde où le sens de l’humour et le sens de l’amour sont pervertis jusqu'à plus soif
drôle de monde où les gens sont devenus si premier degré, ils prennent tout littéralement, le deuxième et le troisième degré sont hors de leur atteinte
appauvrissement cognitif
intelligence 2.0 3.0
intelligence zéro pointé
drôle de monde tout le monde est propre tout est scruté analysé critiqué noté
et moi qui aime dire le contraire de ce que je dis
penser le contraire de ce que je pense
tu es au sérieux là
Et j’ai encore le droit de dire qu’elle est belle et sensuelle
désirable
la vie
ou tu veux que je me taise