Zarca est écrivain. Il prépare son prochain bouquin, une pure dinguerie qui lui permettra de se faire des burnes en platine. Une virée des milieux putassiers, des zones de camés, des coins chelous, des trous à rats. D’entrée de jeu, le genre du livre m’a rendue un peu vénère mais je me suis postichée sur mon canapé et j’ai tenu bon.
En voici un autre échantillon :
Je connais Slim depuis le bercail. Taxi clandé plutôt grand, gros et bouffi, ganache de rebeu, barbe de salaf’ et regard de Scarface, lui et moi avons grandi dans la même ville du neuf-quatre et sommes passés par les mêmes bahuts. Un frelot de la première heure. À ses quinze piges, sa famille est partie s’installer sur Paname, dans le 20e, arrondissement que mon soce n’a pas quitté depuis.
Si le langage désarçonne au premier contact, on comprend tout de même le propos sans avoir à chercher dans les dictionnaires d’argot (par ailleurs disponible sur le net). On s’enfonce avec Zarca dans la spirale de consommation et de violence qui l’emporte à la suite de la mort suspecte de son amie Dina et de la tentative de meurtre dont il est victime. Une histoire très noire, dans un monde ténébreux. Comme si on apercevait soudain le décor dans lequel on circule, aveugle à son côté crade.
Zarca, Paname underground, Éditions Goutte d’Or, 2017, 249 pages